Les robots aussi croient à l'amour fou

Johnny Bing est un robot artiste. Depuis sa création, il a développé une certaine sensibilité qui lui a permis d’ouvrir un atelier, de recevoir une clientèle nombreuse et de faire l’objet de quelques expositions très médiatisées ! Cependant, il se retrouve mêlé à une sordide affaire de meurtre qui le pousse à s’éloigner un temps des États-Unis. En France, à Paris plus précisément, il rencontre Camille Séjourné, une jeune artiste qui planche sur un roman se passant après la seconde guerre mondiale… Ils sont très vite attirés l’un par l’autre !

Par fredgri, le 24 août 2017

Notre avis sur Les robots aussi croient à l’amour fou

"Les robots aussi croient en l’amour fou" est un bien curieux livre. Composé d’une succession de tableaux, esquisses, jeux expérimentaux, sous lesquels Johnny nous raconte son quotidien ou bien le narrateur suit Camille avec des extraits de son livre en court…

Néanmoins, contrairement à ce qu’on pourrait s’imaginer, le tout est particulièrement cohérent et fluide. Les auteurs ne sont pas là pour nous perdre dans les méandres d’un récit complexe, mais bel et bien pour nous plonger dans les remises en questions des deux personnages principaux.
Le premier s’interrogeant sur sa nature de robot, sur son rapport avec les H (pour "Humains") et sur sa capacité à créer et aimer. La seconde peinant à retrouver cette flamme créatrice dont elle a besoin pour aborder ce roman en court !

On voit bien que derrière cette métaphore les auteurs posent un regard sur l’humanité elle même, allant sous-entendre que cet être "artificiel" serait finalement plus humains que les humains eux même, plus sensible, plus conscient de ce qu’est le véritable amour… Bon, la démonstration est un tantinet tirée par les cheveux, mais elle a le mérite de soulever des questions intéressantes sur les limites de l’humanité, sur ce débat qui commence à revenir ces derniers temps "La création et les êtres artificiels". Évidemment, ce sont des points complexes et ce livre n’apporte pas forcément de réponses, il reste majoritairement dans une approche subjective et sensible, n’effleurant qu’à peine le sujet. Toutefois, il laisse aussi à réfléchir sur la nature des personnages et sur le lien qui se tisse entre eux.

Mais l’intrigue peine à vraiment se lancer, trop souvent empêtrée dans les considérations artistiques de Johnny, et autre digressions sur ses copines, sur ses clients. A tel point que quand le récit glisse au polar la transition est vraiment abrupte et assez maladroitement exploitée, on n’y crois pas un instant et on se demande même ce que ça vient faire la dedans, à part servir de prétexte pour envoyer le robot en France, et encore !
De plus, Camille aurait mérité autant d’attention que Johnny ! Tout du long, elle ne fait qu’apparaître succinctement, presque sans consistance, écrasée par la personnalité du robartiste qui tient le livre sur ses épaules, tout du long !

Malgré ses petites imperfections, ce livre se dévore d’une traite et nous propose un étrange voyage en tête étrangère !

Par FredGri, le 24 août 2017

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