REVES DE MILTON (LES)
Intégrale

Début des années 30 aux Etats-Unis, la crise frappe les campagnes et la sécheresse mène un grand nombre de fermiers à la ruine. La misère financière s’ajoute à la misère sociale dans ces familles et des milliers de paysans pris à la gorge sont dans l’obligation de vendre leurs terres à des spéculateurs.
C’est la grande dépression qui jette des milliers de personnes sur les routes en des caravanes de voitures et de camions brinquebalants.

Par olivier, le 6 décembre 2011

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Notre avis sur REVES DE MILTON (LES) # – Intégrale

Dans ce contexte de misère, la famille de Milton, ruinée, vends ses terres et se retrouve dans un convoi de migrants qui espère trouver une terre plus fertile et des jours meilleurs.
Embarqués dans un camion poussif, ses parents l’emmènent avec sa soeur Rose et son frère Billy qui fut estropié par son oncle et en est resté handicapé, amer et avec une violence qu’il ne peut physiquement exprimer. Milton, quant à lui, est une force de la nature à l’intellect limité, un géant attardé, un tendre colosse qui ne ferait pas de mal à une mouche.
La violence, les vols, la prostitution et l’alcoolisme accompagnent ces convois de la pauvreté, de ces migrants contraints de quitter les grandes plaines pour aller vers l’ouest dans l’espoir de trouver un nouvel Eldorado. Dans le convoi que suit la famille Cry, au fil des jours, des meurtres particulièrement sauvages sont perpétrés et, à chaque fois, Milton rêve qu’il tue ces individus, après que son frère, pervers et machiavélique, lui ait soufflé de bonnes raisons de le faire. La singularité de Milton aura tôt fait de le désigner comme coupable potentiel.

Il est difficile de ne pas faire référence ici au grand roman de Steinbeck, les raisins de la colère, dont on retrouve toute l’intensité avec le fond de détresse sociale de ces fermiers victimes de l’exode et des camps de refugiés.
Les deux coscénaristes, Fréderic Féjard et Sylvain Ricard, construisent un vrai thriller avec tout ce qu’il faut de tension et de sentiments en ces temps où la compassion est totalement étouffée par la nécessité de survie.
Superbement soutenu par le dessin tout en finesse de Mael, qui sait malgré tout rester extrêmement pudique dans les scènes d’une grande violence, ce roman graphique, intégrale des deux albums parus en 2005 et 2006 est l’occasion de (re)découvrir un récit d’une grande sensibilité au texte précis et affuté.

Par Olivier, le 6 décembre 2011

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