PIONNIERS DU NOUVEAU MONDE (LES)
Le pays des Illinois

A la Louisiane, Benjamin Graindal tarde à se remettre du décès de sa femme Lisa. Afin de prendre du recul par rapport à ce malheur, il quitte la plantation qu’il dirigeait pour la mer et se décide à épauler M. de Choiseul dans le relevé géographique des ports des colonies anglaises au Nouveau Monde. Pour ce faire, il bénéficie de l’aide du négociant Sean O’Brian et de son armada qui lui permettront d’éviter d’éveiller les soupçons de l’occupant anglais.
De son côté, dans la Vallée Bleue, Louise, affaiblie par sa blessure récente, file le parfait amour avec Sha-Kah-Tew, le guerrier Cree. Malheureusement, considérant l’approche de l’hiver, elle va devoir faire un choix crucial dans leur relation.
Par ailleurs, Pontiac, le chef des tribus de la région des Grands Lacs, ne peut que constater les échecs répétés des assauts de ses guerriers contre les soldats anglais Une seule raison, confirmée par M. de La Valette, s’impose : il y a un traître parmi eux et le traître en question est une squaw, une ojibwa.
 

Par phibes, le 7 novembre 2009

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Notre avis sur PIONNIERS DU NOUVEAU MONDE (LES) #17 – Le pays des Illinois

Les découvreurs du Nouveau Monde reviennent à nous pour la dix-septième fois, alors que le malheur frappe encore l’honorable Benjamin Graindal, personnage que l’on croyait définitivement établi à la Louisiane, et que le bonheur semble sourire à Louise dite Petit homme.

Sur fond de soulèvement autochtone alimenté par des français déchus, le couple Charles, gérant de pair cette saga et "War and dreams", reste intarissable sur les vicissitudes de leurs héros. Fortement imprégnés de l’Histoire de la découverte de l’Amérique dont le territoire est le théâtre de tensions terribles, les auteurs jouent adroitement sur plusieurs tableaux dans l’attente d’une conjonction finale ultérieure.

En cet opus, délaissant un tant soit peu la quête de Billy le Nantais, la parole est donnée à Benjamin Graindal, à Louise et au chef Pontiac. A cet égard, l’aventure pionnière, toujours agréable dans ses entournures, avance progressivement vers un dénouement encore inconnu, au gré des peines, des joies, des virées de tout bord, des rencontres pacifiques ou meurtrières que doivent vivre inévitablement les protagonistes.

Tout en divertissant, le récit se veut aussi didactique. Aussi, par le biais de Benjamin, nous est expliquée l’une des méthodes d’espionnage de l’occupant anglais en vue d’une reconquête de territoire. La relation intime entre Louise et Sha-Kah-Tew nous en dit plus long sur les coutumes indiennes. Enfin, la révolte fomentée par le chef Pontiac, personnage fédérateur et idéaliste, nous est explicitée dans son authenticité et dans sa difficulté à être menée.

Dans la partie graphique, Ersel, dessinateur boulimique pour avoir œuvré en 2009 sur "Médée", "Disparitions"(qui sort prochainement) et la présente série, revient dans des dispositions de colorisation plus classiques, après nous avoir surpris superbement dans le tome précédent et dont le premier de couverture garde encore quelques effets. Malgré cette constatation, le résultat global est à la hauteur de nos espérances. La physionomie de ses personnages est agréable et l’environnement de ces derniers, que l’on peut apprécier de temps à autres sur des planches pleine page, est d’une grande justesse naturelle et historique. Ersel a épousé, graphiquement s’entend, les grands espaces boisés et maritimes du Nouveau Monde pour nous les restituer dans une beauté confondante. A ce titre, l’on pourra convenir que la colorisation chatoyante (coucher de soleil dans le pays des Illinois) d’Arhab apporte un gros plus à son travail.

Adeptes des fresques historiques aventureuses, cet ouvrage a des chances d’avoir sa place (à condition d’avoir les précédents épisodes) dans votre bibliothèque.
 

Par Phibes, le 7 novembre 2009

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