PIONNIERS DU NOUVEAU MONDE (LES)
Le grand dérangement

Aux abords des chutes du Niagara, deux fortins reproduisent à petite échelle ce qu’il se passe en toute la Nouvelle-France, à savoir une guerre de territoire. En la place forte anglaise, Benjamin Graindal attend son exécution du haut de son pilori. Billy le Nantais et Louise sont, quant à eux, enfermés avec d’autres colons dans une cabane sous bonne surveillance. C’est alors que l’adversaire français, au moyen d’une stratégie peu honorable, vient délivrer les détenus. Mais au terme des combats, Benjamin est déclaré mort. Toutefois, ce dernier a été sauvé par Mary et décide de l’emmener à New York. Pendant ce temps, Billy et Louise s’enfuient en Acadie où malheureusement la population locale subit une pression anglaise des plus redoutables.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur PIONNIERS DU NOUVEAU MONDE (LES) #2 – Le grand dérangement

Nos trois personnages de souche française reviennent dans la suite des péripéties outre-atlantique au temps où britanniques et français se disputaient le territoire de la Nouvelle France. C’est donc en septembre 1755 que l’on retrouve le trio en fâcheuse posture puisque retenu par l’occupant anglais.

En cet épisode, l’aventure se partage en deux courants. Le premier se rapporte aux péripéties d’un duo constitué par Billy le Nantais et Louise qui fuie leurs mauvaises conditions de prisonniers pour se retrouver dans des dispositions encore plus troubles. En effet, encore une fois au fait des évènements historiques qui ont marqué le Canada, Jean-François Charles lie une partie de son récit (d’où le sous-titre) à la déportation à grande échelle de tout un peuple de souche française (les acadiens) chassé par leurs voisins britanniques de la Nouvelle Ecosse.

Le deuxième est l’association nouvelle de Benjamin Graindal (le dandy de ses dames) avec Mary, sujet anglais intrépide, qui a sauvé d’une mort certaine le beau français. Ensemble, ils se dirigent vers New York non sans avoir au préalable subi quelques mésaventures.

Le fait de narrer deux histoires parallèles permet à l’auteur, dans un alternat bien cohérent, de multiplier les péripéties en leur faisant prendre des virages traditionnels bien agréables. Utilisant une formulation poétique dans la voix-off, celui-ci reste convaincant dans la forme et dans le fonds et permet de se plonger dans des aventures qui collent parfaitement à la collection (Vécu) dans laquelle elles paraissent.

Graphiquement, la méthodologie est excellente et permet d’apprécier le talent de cet artiste polyvalent dans la réalisation des immenses pans de territoire canadien. Son style est pourvu d’une grande qualité d’âme et reflète un travail conséquent sur la recherche d’authenticité. Reste la colorisation qui, à mon goût, est un peu trop vive mais qui n’obère pas pour autant la qualité indéniable de l’ensemble.

Une suite conforme au premier épisode, sympathique sous tout rapport.
 

Par Phibes, le 26 juin 2009

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