LES PIEDS NICKELES
Européens

L’immobilier de la région de la Dordogne connaît un essor sans précédent. Non, ce ne sont pas le foie gras, les pommes de terre salardaises ou le vin de Bergerac qui connaissent un regain d’intérêt mais plutôt parce les Pieds Nickelés ont décidé de se transformer en spécialistes de la pierre. Investissant l’étude d’un notaire, ils se font fort de brader à la gente hollandaise, friante de ce territoire, un partie du patrimoine bâti périgourdin. Ayant réalisé leur quota d’opérations douteuses, les trois compères se lancent dans la politique européenne. Mais leur popularité naissante faisant de l’ombre aux ténors en place, ils finissent par être écartés manu militari et finalement par être découverts. C’est dans leur fuite qu’ils se convainquent de prendre parti pour le Larzac et d’en défendre, haut les pancartes, le territoire des causses contre l’agrandissement d’une base militaire.
 

Par phibes, le 8 septembre 2009

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Notre avis sur PIEDS NICKELES (LES) #110 – Européens

Depuis quelques épisodes, les Pieds Nickelés se sont transformés en découvreurs de régions et arpentent, à leur façon, ces vastes territoires regorgeant de richesses naturelles et surtout, indirectement, de devises bien attirantes. En cet opus, le Périgord passe à nouveau (voir tome 108) sous la houlette incisive de la triplette infernale dans des péripéties immobilières qui ouvrent la porte à deux autres aventures dans lesquelles le trio affiche leur parti-pris vis-à-vis de l’entité européenne ou dans la défense de terroir.

Montaubert qui a repris le flambeau "nickeléen" après Charles Ewald, bénéficie une fois encore d’un vivier énorme pour faire agir les trois rouleaux compresseurs infatigables. S’inspirant de l’actualité générale de l’époque, de l’attrait avéré dont jouit le département de la Dordogne par les hollandais, de la politique européenne en vigueur, des évènements animés que subit la région du Larzac, le scénariste s’immisce dans la brèche "grosse rigolade" et concocte des aventures on ne peut plus simples dans les faits et caricaturales à souhait.

Aussi, le ton de cette équipée rejoint celui des précédentes, endiablé, débordant de fantaisie, de bonne humeur et de coups tordus tirés par les cheveux. Il ne fait aucun doute que l’innocence des nombreuses victimes (gros pleins d’argent, forces de l’ordre, politiques véreux, militaires…) est laminée sans scrupule et nous réserve inévitablement des moments désopilants bien agréables.

La part graphique de Pellos est toujours efficace. On ne se plaindra certainement pas de son coup de patte formidablement énergique qui dévoile un trait expéditif suffisamment explicite. La gesticulation permanente de ses personnages donne presque le tournis et permet d’avaler l’aventure à la vitesse grand V dans une humeur constante fortement appréciable.

Oui, les Pieds Nickelés se sentent l’âme d’européens. Mais, considérant leur façon assez réductrice de le démonter, en sont-ils réellement convaincus ? Permettez d’en douter mais il est un fait, c’est qu’on n’en fera pas un fromage… de Hollande.
 

Par Phibes, le 8 septembre 2009

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