LES PIEDS NICKELES
Et le contrôle des changes

En pleine dévaluation du franc et au bord de la déprime financière, les Pieds Nickelés se taillent le costume d’inspecteurs de contrôle des changes pour fondre sur la frontière franco-suisse. Arrivés à destination et après avoir assimilé les rouages de leur nouvelle activité, ils piochent ardemment dans les valises bourrées de devises des candidats au transfert illicite de capitaux. Mais, leurs méthodes peu orthodoxes mettent en émoi une nouvelle fois la maréchaussée et ébranlent le gouvernement.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur PIEDS NICKELES (LES) #66 – Et le contrôle des changes

Le marasme financier des années 70 et l’hémorragie frauduleuse de fonds privés vers la Suisse donne des idées à Montaubert. S’inspirant de cet exode fiscal bien réel, celui-ci ne se prive en aucune manière de lancer ses trois aspirateurs vénaux, au demeurant bien sympathiques, dans la course effrénée au transfert illicite de capitaux. L’attrait de l’argent facile est on ne peut plus flagrant dans ces nouvelles péripéties qui se feront au détriment des porteurs malheureux croisant l’appétit féroce du trio.

Dans cet épisode, les Pieds Nickelés ont le sens des initiatives payantes et bénéficient d’une chance inouïe. Montaubert a décidé de faire un croche-pied à la morale habituelle en permettant à ses personnages de réussir leurs entourloupes. C’est donc un pur plaisir de les voir déambuler aux quatre coins de l’"hexagone" tantôt en fonctionnaires peu zélés et beaucoup intéressés, tantôt en passeurs très organisés ou en banquiers faussaires.

Bien que ces aventures soient le reflet d’une époque révolue, elles dégagent quelque chose d’actuel et s’appréhendent dans une euphorie bien communicative. On rie abondamment des coups fumeux et fumants portés à tous ceux sans exception qui les entourent (bandits, maréchaussée, gros naïfs…) et de la truculence des gags qui mettent en exergue la débrouillardise légendaire de la triplette.

Le trait de Pellos est toujours aussi alerte et dégage une sympathie débordante. On reste envoûté par cette représentation humoristique bon enfant, sans aucune violence et pleine de générosité. Caricaturant avec brio de nombreuses couches sociales, ce dessinateur laisse courir ses crayons dans une expressivité naturelle débridée.

Une excellente aventure vénale où les Pieds Nickelés ne perdent certainement pas… au change.

Par Phibes, le 3 octobre 2008

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