LES PIEDS NICKELES
En Afrique

Habitués à parcourir le monde, les Pieds Nickelés se donnent la peine d’aller chercher leur denrée préférée là où elle se trouve, à savoir, en cet épisode, dans l’organisation de safaris d’un genre nettoyeur de fonds de… porte-monnaie. Afin de permettre d’assumer leurs mauvais coups, Janoti, nouveau venu dans la série, prend les rênes de ces nouvelles aventures et remplace de manière très honorable ses prédécesseurs Montaubert et Erwald.

Le changement de scénariste n’oblitère en rien l’orientation générale de la saga qui, en cet opus, garde toute sa fraîcheur humoristique. A ce titre, l’auteur se gausse bien des cadres rigides de la morale pour lancer ses personnages dans des missions de hauts vols. Certes, les magouilles sont tirées par les cheveux dues à la naïveté extrême des touristes, mais ont le mérite d’apporter une légèreté scénaristique que tout un chacun pourra apprécier pleinement sans se casser la tête.

La vision de Janoti du continent africain est assez réduite, à la fois sauvage et bien au jus des valeurs pécuniaires. Au passage, celui-ci profite pour insérer quelques petits clins d’œil concernant l’homme singe, Tarzan, ou l’explorateur Livingstone. Par ailleurs, un peu de féminité est recensée grâce à la présence de Manounou, femme de poids et de choc dont les Pieds Nickelés sauront profiter de ses largesses.

Les paysages de l’Afrique inspirent sans ambiguïté Pellos qui sait faire évoluer Croquignol, Filochard et Ribouldingue, dans les situations les plus abracadabrantesques. Toujours fidèles à leur bonne humeur, sachant tirer profit du moment présent, ses personnages ont, malgré leurs sales coups, un côté attachant, racoleur. La différence physique dont Forton s’est fait le père, qui a évolué depuis et qui les départage maintenant grâce au trait enjoué de Pellos, est un atout considérable qui a permis d’asseoir leur notoriété.

Après que l’Europe et plus particulièrement l’Italie ait subi le fléau nickeléen (voir T 95), c’est au tour du continent africain de souffrir, tel l’assaut un nuage de sauterelles, de l’appétit vénal et vorace de la triplette. Une aventure exotique bien colorée !
 

Par Phibes, le 29 avril 2009