LES PIEDS NICKELES
Contre les Pieds Nickelés

Pendant que les Pieds Nickelés coulent des jours paisibles dans leur château, les Pieds Nickelés dévalisent des banques. Constat ambigu, dirons-nous ! A moins de bénéficier d’un don d’ubiquité, la triplette nationale ne peut être au four et au moulin. De fait, elle se fait doubler par une bande de mafieux qui mène à leur encontre une campagne de dénigrement manu militari. Qu’à cela ne tienne, l’adversité ne leur fait pas peur et la chasse aux plagiaires de deuxième zone est lancée dans l’incompréhension de la maison poulaga.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur PIEDS NICKELES (LES) #67 – Contre les Pieds Nickelés

Compte tenu de la notoriété galopante des Pieds Nickelés qui ont l’énorme avantage de figurer sur les tableaux d’affichage de toutes les casernes et bâtiments de la maréchaussée, d’autres candidats au détroussement fleurissent et n’hésitent pas entraîner dans leur sillage famélique la pauvre triplette qui s’est octroyé du repos.

Ouaip ! Il fallait s’y attendre, la vie de châtelain n’est pas faite pour Croquignol, Ribouldingue et Filochard qui, d’un coup de cuillère à pot sont remis par Montaubert sur le chemin tortueux des 400 coups. Toutefois, c’est pour sauver leur intégrité qu’ils vont devoir se frotter une nouvelle fois aux forces de l’ordre et à eux-mêmes ou plutôt à une bande rivale.

Les porteurs de képis n’ont pas forcément le beau rôle dans l’affaire puisqu’ils interviennent toujours après la bataille. Aussi, Montaubert se plait à ridiculiser leurs actions (surtout celles du commissaire San Fernando soi-disant un as de la P.J.) face à un trio décidé à prendre le taureau par les cornes et à prouver son innocence. De même, dans cet élan gaguesque, ce dernier n’hésite pas à faire intervenir le plus haut personnage de l’Etat (de l’époque 1970) ou du moins sa copie en cire. Le rocambolesque des situations est porté à outrance et se consomme sans modération dans un humour débridé et permet encore une fois aux trois coquins de sauver leur honneur de… sympathiques bandits.

Pellos n’a aucunement peur de dédoubler à volonté ses personnages au point de les faire apparaître à tout bout de champ. La précision divertissante de son coup de patte, trahissant une maîtrise totale de ses personnages, est démoniaque qui, sans être pointu au niveau détail, n’en est pas moins efficace et dynamique. Les expressions sont superbement restituées et se dégustent sans condition. Parallèlement, Pellos démontre ses talents de caricaturistes en représentant Pom… (comme disent les gendarmes quand ils le voient) certes figé mais bien représentatif. Il est à noter une particularité dans cet album. Deux planches (p 19 et 20) ont été réalisées très sommairement et laissent à penser, tant le dessin est différent, que Pellos n’en est pas l’exécutant (qui alors ? et pourquoi ?).

Les Pieds Nickelés contre eux-mêmes, voilà une idée originale qui n’a rien de factice et qui sent, loin s’en faut, l’aventure vénale.

Par Phibes, le 6 octobre 2008

Publicité