Les Phalanges de l'Ordre Noir

Apprenant qu’un groupe de terroristes d’extrême droite appelé "les phalanges de l’ordre noir" sévit à nouveau, Jefferson B. Pritchard décide, 40 ans après, de reformer un groupe de militants dans le but de combattre les Phalanges. Les mois qui suivent, le groupe part sur les traces de ses ennemis, eux aussi vieilles gloires du terrorisme d’extrême droite.

Par TITO, le 1 janvier 2001

Publicité

2 avis sur Les Phalanges de l’Ordre Noir

Une des oeuvres les plus accomplies de Christin et Bilal. Les auteurs livrent un regard cynique et glacial sur le destin de l’homme et ses combats idéologiques absurdes. L’illustration du poids des ans et de la vanité des idéologies amènent immanquablement à se poser la question du sens de la vie, des combats et des idées. La maîtrise graphique, la force d’un scénario digne des plus grands romans, le contexte si fort de la politique européenne des années 70, le poids des boucheries passées au nom des idées et les marques qu’elles ont laissées sur les hommes font de cette oeuvre une référence en matière de puissance narrative et de densité émotionnelle.
fête de l’internet

Par TITO, le 30 décembre 2002

Questionnement sur les l’idéologies qu’elles soient d’un extrême ou d’un autre, Les Phalanges de l’ordre noir est une leçon à la juste analyse sur un sujet difficile.

Au début de l’histoire, l’équipe de vieux briscards (anciens combattants communistes pendant la guerre civile espagnole) animée par la ferveur de se retrouver après quarante ans se lance dans un traque à mort. Au nom du communisme que beaucoup ont pourtant aujourd’hui abandonné, ils pourchassent les membres des Phalanges de l’ordre noir (anciens franquistes aujourd’hui reconvertis dans le fanatisme d’extrême droite) ayant tout récemment repris leurs activités sanglantes… Mais rapidement la passion s’estompe laissant place à la rancœur, et ce qui devait être un combat au nom d’une cause devient un règlement de compte personnel.

Pierre Christin mène son scénario avec habileté et nous emmène nous lecteurs par des chemins détournés à saisir la chute vertigineuse des personnages. Le récit est guidé par une voix off qui pourrait être celle du destin, avec fatalité elle martèle un peu plus à chaque fois la confusion qui gangrène les personnages les menant jusqu’à leur propre perte. Et en nous révélant à la toute fin l’identité du narrateur, Pierre Christin conclue sa démonstration avec une force qui vous hantera encore pendant un temps après votre lecture…

Au dessin on retrouve Enki Bilal, mais le Bilal des débuts. Son trait qui deviendra plus tard fuyant est pour l’heure posé, calme. Les décors sont travaillés. J’aime vraiment bien le travail de Bilal de cette époque, apaisé, il prolonge la douce violence du scénario.

Constat amer et cinglant, Les Phalanges de l’ordre noir est un classique devenu un véritable incontournable de la bande dessinée.

Par melville, le 23 août 2010

Publicité