Les petites contemplations

 
L’Homme change avec le temps… Il mûrit, il voit ses centres d’intérêts changer. Bref, il finit par voir la vie différemment… Le travail du blogueur chinois Yao Ren en est l’illustration puisqu’il a commencé, sur internet, il y a une dizaine d’années de cela, en publiant des bandes dessinées relatives au jeu en ligne World of Warcraft avant d’orienter son travail vers des histoires beaucoup plus adultes dans l’âme, beaucoup plus contemplatives, poétiques, posées…

Cet ouvrage intitulé Les petites contemplations est un recueil qui rassemble cinq BD courtes que Yao Ren a réalisées dans cette "période mûre". Il invite le lecteur à des voyages à travers les sensations, dans le calme et les doux souvenirs…
 

Par sylvestre, le 29 mars 2017

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Notre avis sur Les petites contemplations

 
C’est à Pékin que Yao Ren vit, et c’est donc dans Pékin, dans "son Pékin", qu’il nous fait déambuler au rythme de ses pas, de ceux d’un chat, de la pluie, du vent dans les feuilles ou d’un endroit d’intérêt à un autre. Avec des titres comme ceux des cinq histoires courtes qui sont rassemblées dans ce recueil, on s’attendrait presque à entrer dans les manhwa de Kim Dong-hwa ou dans certains mangas de Jirô Taniguchi ! L’esprit de la sauce soja prend ainsi des airs du Gourmet solitaireSous la pluie des airs de Furari ou de L’homme qui marche

Dans l’esprit, en tout cas, car côté graphisme, on n’est pas vraiment dans le registre des fins talents des maîtres précités. Cela dit, on ne joue pas dans la même catégorie, non plus, puisque Yao Ren colorie ses bandes dessinées et qu’il est un auteur "branché". Sans trop pousser les comparaisons, on dira simplement du trait de l’artiste chinois qu’il est plus spontané et moins précis. On notera aussi et surtout, puisqu’il se met en scène, que les représentations qu’il fait de lui (un personnage sans visage ou au faciès très caricaturé comme lorsqu’il fond de plaisir au restaurant devant les plats qu’il apprécie grandement) sont un peu contre-productives au regard de la poésie qu’il veut mettre en avant.

Au-delà de la forme, il y a aussi le fond. Mais là, rien à redire : Yao Ren réussit à s’extraire d’un quotidien terre à terre pour se retrouver dans un monde de sensations ; qu’elles soient gustatives, visuelles ou émotionnelles. Il nous vante ainsi les plaisirs simples, ces petits bonheurs qu’on ne prend pas le temps de vivre dans nos sociétés qui vont à deux cents à l’heure. Il porte des regards tendres sur les caprices du climat, sur les gens, sur les animaux et la nature. Et c’est ça qu’on vient chercher lorsqu’on choisit ces Petites contemplations : un guide à côté de qui marcher le temps d’une balade tranquille, au gré de la musique que nous jouent les éléments, les lumières et les couleurs…
 

Par Sylvestre, le 29 mars 2017

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