NAUFRAGÉS DU TEMPS (LES)
Ortho-Mentas

Afin de pouvoir quitter l’archipel d’Orkand sur lequel ils ont échoué à la suite de la traîtrise de Karlaïn, Christopher Cavallieri et ses compagnons ne voient d’autre solution que de rejoindre le peuple des Ortho-Mentas afin de solliciter une aide. Toutefois, ces derniers étant basés sur Kerberis, un vaisseau décrépit en gravitation autour de Floraës, la troupe menée par le négociant se doit d’approcher de la cité de Cathédra afin d’utiliser un passage pour Floraës. Est-ce que les naufragés vont pouvoir échapper à la pression constante des moines "sensitifs" de la secte de Beselek et au culte de Grand-Rouge auquel le docteur Rosemayor n’est certainement pas insensible ? De même, les Ortho-mentas accepteront-ils de porter secours à ceux-ci malgré leurs préceptes égoïstes ? Christopher Cavallieri a bien des alliances à négocier avant de pouvoir définitivement s’arracher de l’archipel.
 

Par phibes, le 18 octobre 2009

Notre avis sur NAUFRAGÉS DU TEMPS (LES) #8 – Ortho-Mentas

C’est sous la forme d’un road-movie futuriste à l’échelle d’une planète que la troupe incessible de Christopher Cavallieri avance à grands pas dans un monde surdimensionné, exotique, mené en la circonstance depuis le volume précédent par le "Négociant". L’exploration de l’univers de l’archipel d’Orkand se poursuit donc, de planète en planète, au gré de passages curieusement constitués et des assauts répétés de fanatiques sectaires.

Paul Gillon fait encore preuve d’une imagination débordante et nous permet d’appréhender, en cet univers dont il est le créateur, de nouvelles ethnies telles les ortho-mentas, peuple susceptible de mettre fin à l’errance de Cavallieri et sa troupe. Si cette dernière pourrait être des plus communes, il ui introduit une volonté autarcique contre laquelle le héros va devoir se battre.

Rien ne semble être oublié dans ces aventures sidérales tant l’abondances des propos est criante. Les personnages sont certes bavards mais viennent à chaque vignette éclairer d’une manière adroite et réfléchie le contexte dans lequel les naufragés sont plongés. Il y a donc de la matière dans cet univers "orkandien" qui confirme bien que l’auteur a structuré fermement celui-ci. Trahison, culte vicié et espoir sont bien présents dans un mélange scénaristique onctueux et poussent indubitablement à un voyage interstellaire dépaysant et prenant.

Des aveux sont attendus en cet opus de la part du "Négociant" qui va enfin expliciter son véritable rôle. De même, le docteur Beryl Rosemayor va démontrer une ambition opportuniste peu encline avec la haute fonction dont elle est dépositaire.

L’univers sidéral colle à merveille à l’univers graphique de Paul Gillon qui démontre, par ce biais, une polyvalence sans faille. On ne se lasse d’admirer la rigueur proportionnelle de son trait qui laisse apparaître des personnages d’une authenticité extraordinaire et d’une expressivité bluffante. De même, le travail sur les décors de toute sorte se révèle d’une richesse créative, datant pourtant de pratiquement 30 ans, formidable qui prouve une grande maturité à œuvrer vers l’inconnu et la création. A préciser, comme pour les épisodes réédités précédents, les planches ont été, pour l’occasion, recolorisées par différents coloristes.

"Ortho-mentas" est un nouvel épisode (qui fait suite au précédent) d’un space opéra superbement mené dont la republication ravira de nouveaux lecteurs.
 

Par Phibes, le 18 octobre 2009

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