Les monstres de Mayuko

A la tombée de la nuit, Mayuko s’amuse, à l’extérieur de sa maison, à lancer des boules de neige sur des statuettes porte-bonheur de Kitsune et Tanuki. Sitôt rentrée et couchée, la petite fille est sujette à une forte fièvre. Durant la nuit, elle se réveille pour se retrouver face à Kitsune, un esprit à l’effigie de renard qui l’entraîne, au-delà de sa maison, dans un périple étrange non dépourvu de dangers. De la forêt Aokigahara Jukaï au château de la reine impassible, Mayuko va devoir croiser des personnages extraordinaires pour ne pas dire cauchemardesques.

 

Par phibes, le 2 mars 2012

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Notre avis sur Les monstres de Mayuko

Après son premier test artistique en bande dessinée réussi avec La chair de l’araignée paru chez Glénat en 2010, Marie Caillou récidive pour se lancer cette fois-ci en solo dans un nouveau one-shot.

Fortement imprégnée des ambiances folkloriques nipponnes (l’artiste est à l’origine entre autres de la création d’une série de motifs pour une collection de kimonos de la marque Odasho qui l’ont inspiré dans son graphisme), cette histoire s’appréhende à l’image d’un conte oriental destiné essentiellement à une frange de lecteurs en bas âge.

Force est de constater que, côté apparence, l’éditeur et l’auteur n’ont pas fait dans la demi-mesure quant à la qualité de cet ouvrage. Cartonnage, pagination à haut grammage, environnement pictural sont là pour le prouver dans un luxe superbement séduisant. Côté récit, Marie Caillou nous fait pénétrer un monde onirique peuplé de personnages fantasmagoriques issu de la mythologie japonaise au sein duquel une petite fille va devoir déambuler au contact d’esprits de la forêt (yōkai) tels Kitsune et Tanuki. Le fantastique ambiant, appuyé par une touche de naïveté enfantine, agrémente agréablement le parcours tortueux de la petite Mayuko, promise à des contacts délirants et même effrayants.

A n’en pas douter, le graphisme de Marie Caillou est la pierre angulaire de cette équipée. Son style fortement imprégné de la culture du soleil levant se veut d’une clarté limpide. La sensibilité de son geste, le jeu extrême des couleurs, le strict découpage des planches, la qualité de ses illustrations, l’expressivité figée de ses personnages sont un réel avantage pour cet album. On ne pourra que saluer le travail remarquable sur les décors, convaincant de par sa richesse et son rigueur imparable permise grâce à l’instrument informatique.

Un superbe conte à la facture luxueuse à apprécier en famille et à mettre à l’actif de l’artiste et de la maison d’édition Dargaud.

 

Par Phibes, le 2 mars 2012

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