MILLE ET AUTRES NUITS (LES)
Jaisalmer

En Arabie, à l’issue d’une représentation, Jaisalmer, magicien particulièrement performant, est approché par Arkabas, un riche marchand, qui vient solliciter son aide pour mettre la main sur le légendaire Joyau de la Mère. Afin de multiplier les chances de récupérer ce trésor, pur produit d’un amour désespéré d’antan entre une femme de beauté parfaite et un griffon fortuné éperdu, le marchand décide que le magicien serra accompagné de quatre individus supplémentaires. Fin prêts pour se lancer dans la quête, les cinq équipiers doivent au préalable s’emparer de la carte qui leur permettra de se guider dans le désert. Cette dernière se trouvant dans une prison fortifiée, Jaisalmer, Al Dzaïr et Arkabas entreprennent de l’investir. Ils parviennent sans difficulté à déjouer la surveillance des gardes et trouvent l’homme qui possède ce qu’ils cherchent. Mais en ressortant de la prison, ils font un constat alarmant. Quelqu’un ou plutôt quelque chose d’inhumain, profondément sanguinaire, est sur leurs traces. La quête du joyau de la Mère s’annonce d’ores-et-déjà très périlleuse.

Par phibes, le 14 mars 2015

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Notre avis sur MILLE ET AUTRES NUITS (LES) #1 – Jaisalmer

Désormais indissociable depuis Le crépuscule des Anges, Stephen Desberg et Henri Reculé viennent tout juste de boucler le troisième cycle de Cassio (tome 8 – le peintre des morts) qu’ils trouvent le moyen de partir sur cette nouvelle saga prévue en trois tome. Louables sont encore leurs intentions qui permettent aux lecteurs de la première heure et à ceux qui ne les connaissent pas encore de découvrir une aventure qui, comme le titre le laisse deviner aisément, s’inspire grassement des fameux contes des Mille et une nuit et de cet exotisme oriental enchanteur.

L’originalité de cette équipée repose essentiellement sur le fait qu’elle réunit sous la même bannière les personnages les plus illustres qui ont alimenté de leurs pérégrinations fantastiques les fameux contes. Schéhérazade, Ali-Baba, le prince Ahmed, tous trois se voient, dans des rôles un tantinet à contre-emploi, associés pour une sorte de chasse au trésor (la recherche d’une partie d’un collier), aidés en cela par d’autres personnages créés pour la circonstance comme Jaisalmer (et sa djinn) et Al Dzaïr et contrés par un adversaire hybride très présent.

On pourra saluer la nouvelle performance de Stephen Desberg qui nous permet de suivre un histoire entreprenante, à l’image d’un conte persan, aux ambiances magiques et épicées, fantastiquement dépaysant et alimenté par de bonnes trouvailles (le lien affectif très fort entre le magicien et son génie de la lampe féminin). Le scénariste se nourrit remarquablement de ces ambiances mêlées et par ce biais, nous offre une quête active et soutenue qui, sur un fond de malédiction, draine un bon suspense et qui n’élude ni drame, ni romance.

Le dessin d’Henri Reculé est toujours aussi plaisant à regarder. Ce dernier, colorisé avec justesse, reste dans cette évocation réaliste qu’on lui connaît et qui ici met bien en évidence les ambiances orientales. Le travail sur les décors est de toute beauté, particulièrement enchanteurs au niveau des paysages. Côté personnages, là-aussi l’on pressent une grande maîtrise dans l’art de jouer sur les attitudes, les œillades bien expressives et sur la beauté féminine.

Une ouverture à l’orientale bien alléchante qui donne réellement envie de retrouver la fameuse équipe bigarrée dans la suite de leur chasse d’une autre partie du collier maudit.

Par Phibes, le 14 mars 2015

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