MENTORS (LES)
Seydou

Après avoir cherché pendant 20 ans son enfant volé lors de son accouchement, Ana a fini par être enlevée pour échouer sur une île paradisiaque tenue par une communauté insolite. Là, en ces lieux éloignés de tout surnommé le sanctuaire par ses ravisseurs, elle a retrouvé son fils qui se fait appelé Seydou. Ce dernier lui apprend qu’il est le sujet d’étude d’une équipe de scientifiques chapeautée par d’obscurs ministres. Pourquoi tant d’intérêt pour son fils et qui sont réellement ces mystérieux mentors dont il est question ?

De son côté, Joye a survécu à l’explosion de la maison d’Ana où elle avait trouvé refuge. Hospitalisée, elle parvient avec l’aide d’un policier de la guardia civil à visionner la surprenante expérience vécue par son hôte lorsqu’elle était jeune dans le métro de Madrid. Désormais convaincue du bienfondé de l’histoire d’Ana, elle essaye d’en maîtriser les tenants et les aboutissants.

Par phibes, le 7 janvier 2020

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Notre avis sur MENTORS (LES) #2 – Seydou

Lors du premier épisode, Zidrou et Porcel nous bombardaient de faits qui avaient la grande particularité d’interpeller profondément. En effet, dans des accents horrifiques, l’intrigue se construisait en nous faisant découvrir les terribles vicissitudes d’une jeune mère et, vingt ans après, celles d’une jeune prostituée Joye recueillie par Ana, la mère éplorée.

Ce second volet est appelé à mettre un terme à cette histoire pour le moins surprenante (on n’en attendait pas moins de Zidrou) et pour ce faire, vient apporter heureusement les réponses aux nombreuses questions que le tome 1 soulevait. De fait, dans un alternat parfaitement huilé qui lui permet de jongler sur deux plans principaux, le scénariste nous instruit au fur et à mesure des pérégrinations que vivent d’un côté Ana et son fils au sanctuaire et de l’autre Joye, couverte de pansements, dans sa quête.

Bénéficiant d’une aura surnaturelle sur fonds mythologique pour le moins délirante, cette équipée nous assure de moments forts, saupoudrés d’une rare insolence (les dialogues crus en sont la preuve). De fait, la teneur sulfureuse qui en découle et la menace sectaire qui s’entrevoit, malgré certains temps de paix (au contact des mentors), lui donne un côté addictif qui est loin d’être négligeable. Zidrou frappe fort et il le fait bien, souvent dans des instants qui peuvent mettre en exergue une certaine dureté.

La partie graphique a beaucoup de charme. Francis Porcel fait usage de son arsenal d’illustrateur polyvalent (dessins et couleurs) avec une bien belle rigueur. Le rendu est réellement agréable à parcourir, tant son trait reste net et sans bavure. L’expressivité de ses personnages rejoint le très joli travail sur les décors, le tout se révélant dans un message qui profite bien aux intentions scénaristiques.

Un second volet d’un diptyque sans concession, fantastiquement réalisé par deux artistes qui ont su nous subjuguer jusqu’au bout.

Par Phibes, le 7 janvier 2020

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