MÉMOIRES DU DRAGON DRAGON (LES)
Valmy, c'est fini

Le 29 avril 1792, à Marquain, les troupes françaises commandées par le Général Dillon sont en pleine débandade. Alors que ce dernier tente de remotiver ses hommes, un coup de mousquet le cloue au sol. C’est le dragon Pierre-Marie Dragon qui en est l’auteur et qui, sans attendre, a pris la fuite pour rejoindre son escadron à Lille. Assurément convaincu d’avoir pris la bonne décision, il se retrouve le lendemain matin devant son capitaine pour une explication de sa désertion. Malgré ses boniments, Dragon est mis face à la réalité. Sa dernière heure semble être arrivée. Toutefois, grâce à un moyen de pression (très bas), il parvient à éviter de justesse le peloton d’exécution destiné à ceux qui ont tué le Général Dillon. Il passe, à la suite du décès de son capitaine, devant un tribunal républicain dirigé par le Général Dumouriez qui, après l’avoir encensé inexplicablement devant ses pairs, exige de sa part une mission, celle de surveiller les cousins du roi entrés récemment au régiment de dragons. Après avoir fait son rapport à Danton, Dragon est sollicité pour une autre tâche, cette fois-ci, vis-à-vis de l’ennemi prussien. Autant dire que le résultat de celle-ci met en balance l’avenir de la République elle-même. Est-ce que le dragon Dragon saura assurer sa mission, lui qui est plutôt connu pour ses coups mal placés ?…

Par phibes, le 7 juin 2022

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Notre avis sur MÉMOIRES DU DRAGON DRAGON (LES) #1 – Valmy, c’est fini

Après avoir marqué des points avec Un général, des généraux, Nicolas Junker continue à nous parler de la Grande Histoire et ce, sous le couvert d’un nouveau personnage, le dragon Dragon. A la faveur de ce dernier, nous faisons un bond dans le passé révolutionnaire français afin de découvrir les mémoires de ce militaire ô combien peu conventionnel pour ne pas dire ambigu et certainement pas le meilleur représentant de la République.

Ce premier volet nous replace après la prise de la Bastille et dans les prémices de la Première République, au moment où l’une des guerres de la Révolution se dessine à savoir la bataille de Valmy. Dans ce contexte historique révolté, l’on fait rapidement la connaissance de celui qui va animer de ses confessions les péripéties contées. Autant dire que le dragon Dragon n’est pas le héros que l’on pouvait attendre et que ces agissements très libérés vont apporter au récit une légèreté ambiante pour le moins pittoresque.

Par son biais, Nicolas Junker signe donc une ouverture acidifiante, avec ce soldat qui préfère le réconfort de ses pairs plutôt que de leur faire la guerre. Très truculent et peu recommandable, Dragon reste le pivot de cette fresque historique, parvenant tout de même à interagir dans l’Histoire, au contact de personnages illustres, dans des compromissions historico-fictives cocasses. Le résultat est réellement savoureux, plein de drôlerie et de coquinerie et on en redemande !

Pour une première cohabitation avec un scénariste depuis plus de quinze ans, Simon Spruyt nous donne véritablement l’impression d’être dans son élément. Grâce à un jeu pictural maîtrisé qui va assurément à l’essentiel, l’artiste trouve le moyen de camper l’Histoire (très habilement au moyen de gravures d’époque en pleine page) tout en déliant les pérégrinations de Dragon dans une fougue bien perceptible. On saluera l’excellente expressivité de ses personnages, en particulier Dragon, très concluants dans leurs attitudes et leurs agissements.

Un premier épisode historique plein de truculence et de grivoiserie qui nous permet de passer un moment de lecture des plus divertissants. On attend impatiemment la suite !

Par Phibes, le 7 juin 2022

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