MAÎTRES INQUISITEURS (LES)
Aronn

Dans le temple de la grande cité marchande d’Anderion, tous les prêtres qui participaient à la préparation de la cérémonie de l’Adjuration ont été assassinés. Venu constater les méfaits qui, condamnent dans un délai de deux jours la cité à l’invasion des dragons rouges, le sage Noriav ne voit d’autre solution, pour la sauvegarde de son peuple, que de faire appel au Maitre Inquisiteur déchu Eliezer qui est à l’origine de la rédaction du grimoire de protection. Ce dernier étant incarcéré à la haute prison de Tredd située dans le Grand Gottland, le sage sollicite son ancien élève, Aronn, Maître Inquisiteur officiant à Ares, pour qu’à la faveur de son don, il puisse ramener le renégat à Andérion. Après avoir accepté la mission et fait le nécessaire, Aronn retrouve Noriav et lui prête son concours afin de découvrir les assassins qui sont à l’origine du carnage. Pendant qu’Eliezer est amené aux portes du repère des dragons rouges pour prononcer les versets sacrés du grimoire détruit, Aronn, accompagné de l’elfe Eldurin, se lance sur les traces de leurs mystérieux adversaires dont l’objectif est, à n’en pas douter, de provoquer le chaos à grande échelle.

Par phibes, le 25 mai 2016

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Notre avis sur MAÎTRES INQUISITEURS (LES) #5 – Aronn

L’univers fantasy « oscitanien » créé par Jean-Luc Istin s’enrichit d’un nouvel épisode et par ce biais, d’un nouveau Maître Inquisiteur, Aronn. Portée par Sylvain Cordurié toujours en pleine forme créatrice et mise en image par le talentueux Jean-Charles Poupard, cette aventure est l’occasion de non seulement de nous offrir un nouveau portrait mais aussi d’alimenter en filigrane la terrible menace sous-jacente qui grève l’ordre de ces justiciers.

Remarquablement orchestrées, les péripéties débutent, à l’instar de celles contées dans l’opus dédié à Sasmaël, par une tuerie de masse perpétrée par des assassins de l’ombre à identifier et dont les objectifs sinistres premiers sont ici d’apporter la destruction sur la plus grande cité marchande orientale de l’Ardaigne. Face à cette guilde du mal, nous trouvons Aronn, un Maître Inquisiteur érudit qui, comme ses pairs, bénéficie d’aptitudes uniques et exceptionnelles. Entiché d’un elfe lui-même hors norme et surtout complémentaire, le justicier est donc appelé à lutter, en enfreignant des règles de son ordre, contre les desseins destructeurs de son adversaire.

Ce cinquième épisode, conforme à ses prédécesseurs, se révèle via une aventure énergisante et captivante. Sylvain Cordurié tient son récit avec générosité et habileté, nous offrant dès le départ une intrigue évolutive vigoureuse, dynamique à souhait, portée par des personnages entiers, bien installés dans leurs rôles respectifs. De même, il ne manque pas à nous maintenir dans cette magie ambiante (celle qui est propre au Monde d’Oscitan) qui fait mouche et qui nous entraîne dans des circonvolutions impressionnantes touchant au titanesque.

Comme il a déjà pu nous le démontrer antérieurement avec son diptyque de Jack l’éventreur ou plus récemment dans le tome 1 du Chant des Runes, Jean-Charles Poupard excelle dans son domaine. Les dessins qu’ils réalisent sont d’une beauté et d’un réalisme extraordinaires. L’artiste ne plaint certainement pas ses efforts pour bien camper le monde médiévalo-fictif d’Oscitan au travers d’une recherche indéniable sur les décors et sur les personnages. On ne pourra que saluer ses perspectives et audaces picturales puissantes, visibles dans des formats généreux (1 à 2 planches entières). A noter également que la colorisation de Digikore Studios qui apporte le relief nécessaire, est purement sublime.

Un épisode superbe, totalement convaincant, mené avec brio par des artistes talentueux, qui nous prépare à un final réunissant les cinq Maîtres-Inquisiteurs et les responsables de leurs maux, que l’on pressent tonitruant et que l’on attendra avec impatience !

Par Phibes, le 25 mai 2016

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