MAÎTRES INQUISITEURS (LES)
Synillia

Alors que l’Inquisition tente de se reconstruire après la tragédie d’Ares, le maître inquisiteur Synillia se présente aux portes de la cité d’Ikaerland. Accompagnée par son elfe Eldeween, la jeune enquêtrice a répondu à la supplique du bourgmestre, Roland Isandar, qui déplore le massacre de plusieurs prêtres au monastère de Kandvost situé à la limite des terres d’Ecorce et le territoire du Kardunn. Après avoir prouvé leurs valeurs à leurs hôtes masculins, les deux femmes partent pour le monastère pour entamer leur enquête. Sur place, à la lueur des premières investigations, elles acquièrent la conviction qu’elles ont en face d’elles un seul tueur exceptionnellement habile. C’est en suivant ses traces hors du lieu saint que Synillia et Eldeween tombent sur Umfray, un vieil itinérant qui les invitent à se restaurer autour de son feu. Lors de l’échange qui en découle, elles découvrent avec stupeur que l’homme qui se trouve en face d’elles est celui qui a perpétré l’assassinat des moines. Elles décident alors de l’arrêter mais malheureusement, leur détracteur a anticipé le mouvement…

Par phibes, le 11 février 2018

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Notre avis sur MAÎTRES INQUISITEURS (LES) #8 – Synillia

Avec ce deuxième opus du deuxième cycle des Maîtres Inquisiteurs, Sylvain Cordurié bouscule un tantinet le concept de la saga. Assurément pas sur la notion générale de son arc qui, comme précédemment, relate par tome et isolément les pérégrinations d’un limier de l’Inquisition et qui, en fin de cycle, au bout de cinq albums, les regroupent pour le dénouement d’une intrigue commune.

Cette fois-ci, alors que l’on pouvait penser que l’Ordre se conjuguait uniquement au masculin, Sylvain Cordurié nous montre ici qu’il peut l’être aussi au féminin via l’intervention d’un duo certes de charme mais aussi, malgré tout, de choc. Synillia (la rousse) et Edelween (l’elfe blonde) n’ont rien à envier à leurs pairs, tant le scénariste a souhaité leur donner des aptitudes suffisantes pour assumer leur mission. Toutefois, contrairement à ses prédécesseurs, la belle maître-inquisiteur n’a pas hérité de pouvoirs surnaturels et se doit de se « contenter » de ses aptitudes à l’épée (et évidemment de son esprit d’analyse) pour contrer son adversaire sorcier.

De fait, le charisme des trois personnages principaux associés aux autochtones bigarrés d’Ikaerland et des terres Kardunn se suffit à lui-même pour animer une enquête médiévalo-policière emballante, avec un mystère tournant autour du mage Umfray (sur son pouvoir et ses sombres motivations) servi par de bons rebondissements. A cet égard, Sylvain Cordurié, en conteur volubile, gère sa narration avec style de façon à bien cadrer son équipée politiquement et aventureusement, dans un contexte de reconstruction de l’Ordre des Inquisiteurs, sans pour autant dévoiler avec flagrance le fil conducteur lié à son deuxième cycle.

La qualité de cet épisode se veut renforcée par la très belle performance d’Elia Bonetti qui nous assure un dessin d’une grande beauté. Pour notre grand plaisir, l’artiste démontre qu’il ne plaint pas le travail pour dépeindre les péripéties des belles Synillia et Edelween. Le réalisme de ses planches associé à une quête certaine du détail dans les décors et les effigies des personnages est impressionnant. De plus, ces derniers exhalent une belle puissance de caractère très appréciable dans pareille histoire et univers. Enfin, les superbes effets de colorisation réalisés par Digikore Studios apportent le relief qu’il sied à cet épisode.

Un tome qui, de par sa qualité et de la tonalité de son équipée, prend toute sa place dans la saga. On attend le prochain avec impatience.

Par Phibes, le 11 février 2018

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