GRANDES BATAILLES NAVALES (LES)
Tsushima

Le 8 février 1904, les japonais attaquent par surprise l’enclave russe de Port-Arthur (Chine) sans même une déclaration de guerre préalable. Près d’un an plus tard, la forteresse portuaire se rend.

La nouvelle est terrible pour le Tsar. Il décide alors d’envoyer la flotte de la Baltique pour affronter la marine nippone.
C’est dans le détroit de Tsushima, entre la Corée et le Japon, que tout va se jouer.

Par legoffe, le 2 novembre 2017

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Notre avis sur GRANDES BATAILLES NAVALES (LES) #4 – Tsushima

Ce nouvel album de la série dirigée par Jean-Yves Delitte est l’occasion de se plonger dans la guerre russo-japonaise (février 1904 – septembre 1905) que l’on connait souvent de nom sans pour autant en appréhender réellement le contexte ni ses conséquences.

Cet album vient donc apporter un éclairage très intéressant sur l’époque. Outre les conflits territoriaux entre Russes et Japonais, il est question plus généralement de la politique expansionniste nippone et de la modernisation de la flotte japonaise qui sera l’outil de cette politique.

Dès lors, derrière le nom de Tsuchima se cache finalement bien plus qu’une bataille, mais la naissance officielle d’une nation maritime majeure qui va briller jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Delitte (qui assure le scénario mais pas les dessins) raconte tout cela d’une manière très vivante. Nous suivons cette guerre aux côtés du Tsar, des amiraux russes et japonais, mais aussi de simples marins. C’est une manière pour l’auteur de rappeler que les décideurs, depuis leurs palais, font les morts de la guerre et, parfois, les révolutions de demain lorsque les petites mains en ont assez.

Autre aspect intéressant abordé ici, le rôle très ambigu des Anglais et des Français qui aident les uns et les autres en pensant les maintenir dans une certaine dépendance, voire une certaine faiblesse.
Il est aussi cocasse de voir le capitaine français Charles-Emile Bertin, fils de Louis-Emile Bertin (l’homme qui a créé la marine japonaise), s’inquiéter de l’expansionnisme japonais et reprocher à son collègue anglais le jeu trouble des Britanniques après que la France ait largement contribué par le passé à la modernisation de la flotte de l’Empire du Soleil Levant.
Une fois encore, les grandes nations, toujours trop sûres d’elles, auront joué avec le feu et en paieront le prix fort quelques années plus tard.

C’est peut-être la principale leçon que l’on retiendra de cet album raconté avec brio et bien mis en image par Giuseppe Baiguera. On regrettera juste que ça ne soit pas Jean-Yves Delitte qui se soit chargé de dessiner les navires. Ils manquent de détail et de travail, ce qui est un peu dommage quand un album dispose du prestigieux « label Delitte ».

Par Legoffe, le 2 novembre 2017

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