Les funérailles de Luce

Luce est en vacances chez son grand-père. Elle n’est pas bien vieille mais l’accompagne sur le marché et l’aide à vendre les légumes de son étal. C’est alors qu’elle voit déambuler en plein milieu des stands un homme nu accompagné d’un enfant voilé…

Par Arneau, le 1 janvier 2001

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3 avis sur Les funérailles de Luce

Ce one-shot marque un petit évènement puisqu’il est le premier de Benoît Springer en tant que dessinateur et scénariste. Pour sa première histoire, il a choisi un thème peu évident en traitant de la découverte de la mort par une petite fille. Nous suivons alors la petite Luce dans son quotidien lorsqu’elle est en pension chez son grand-père. Ce petit personnage est très attachant, petit bout de bonne femme en perpétuelle activité qui cherche à comprendre le monde des adultes. Mais l’auteur s’attarde aussi très largement sur les différentes personnes qui peuplent la vie de l’enfant et de son aïeul. 

Tout le sel de cet album réside dans le talent de Benoît Springer à faire passer beaucoup d’idées et de sentiments, en parlant de choses très simples. Il s’attache à décrire les petits riens avec une grande finesse et beaucoup de sensibilité. Ses personnages sont vrais et l’empathie de l’auteur transpire à chaque planche. Mais il ne nous livre pas une vision angélique de la vie, avec cet album mettant en scène beaucoup de personnes âgées. Il ne cache rien des côtés lénifiants du quotidien ou des drames qui peuvent survenir. Certains de ces personnages s’accrochent aux bonheurs de la vie pendant que d’autres n’en attendent plus rien. Le final est bouleversant et on ressort chamboulé par ce récit plein d’humanité.
Chacun pourra découvrir et interpréter la représentation très particulière donnée à la mort et les scènes très fortes qui ponctuent son apparition. Le dessin tient également une grande place dans l’ambiance qui se dégage et participe pleinement à la réussite de l’album. En noir et blanc, et avec un trait gras, l’auteur donne beaucoup d’expressivité aux visages et une certaine patte aux décors. 

Le talent graphique de Benoît Springer n’était plus à démontrer, avec ces « Funérailles de Luce » on a maintenant découvert son talent de conteur.

Par Arneau, le 20 janvier 2008

Après le fantastique , "trois ombres" de Cyril Pedrosa (Delcourt) et le très réussi "les petits ruissaux" de Rabaté (Futuropolis)l’année dernière, Benoît Springer se saisit à son tour de la camarde avec les funérailles de Luce
Cette fois Springer est seul aux commandes pour ce livre qui parait chez Vents d’Ouest. Même si son dessin est assez éloigné de "Volunteer" , série en collaboration avec Sevestre, nous avions déjà pu constater les différents styles graphiques dont il est capable dans ce bouquin tout en noir et blanc intitulé " trois ardoises" (Carabas) .

Springer aborde içi la mort ,à travers les yeux d’une petite fille. Un thème certes peu porteur mais traité avec tact et intelligence.Mais il ne se limite pas à cela puisque l’amour ,la vieillesse , la maladie ne sont pas absent de cet album.
J’ai été assez bouleversé par l’histoire de ces personnages, Roger, Simon et tout ce petit monde rural.

Il est des livres dont on oublie l’intrigue au bout de quelques jours, et d’autres, comme celui-ci, qui resteront dans votre mémoire.

Un sujet difficile voire douloureux mais servi magistralement par un dessin de Benoît Springer au mieux de sa forme.

A lire,
et à méditer surtout car ces personnages nous les connaissons tous , nous les cotoyons tous (du fils pressé, au petit vieux seul , en passant par le grand-père attachant et la petite fille curieuse)

Par Hervé, le 22 janvier 2008

Un petit coup de cœur pour commencer le mois des tous les saints et des défunts en tout genre, voici Les Funérailles de Luce aux éditions Vents d’Ouest. Benoît Springer récidiviste après Les Trois ombres, autre bijou sur le même thème au reste, celui des âmes errantes…
Ici notre petite Luce, 6 ans, personnage très attachant, passe ses vacances avec son grand-père Roger, jardinier, vendeur de légumes au marché et accessoirement turfiste. Nous sommes en Charente-Maritime, notre Luce, curieuse de tout (Springer a dessiné une planche entière qui montre Luce observant une coccinelle se promènant sur un étal du marché, magique et hors du temps, vraiment !)… notre Luce passe donc des journées agréables en aidant son grand-père à ramasser les œufs frais des poules paisibles. Mais, on le sait tous, les enfants innocents voient souvent ce que nous, adultes, avons cessé d’admettre de nos yeux brouillés par le matérialisme excessif de nos sociétés actuelles. Ainsi Luce croise de temps à autre (au marché, au jardin, etc.) un genre de personnage nu et tout noir tenant par la main une petite fille voilée qui tient sous le bras une boîte de Lu qu’elle rempli de cocottes en papier à chaque décès dans ce petit village charentais. Les images sont magnifiques, les plans séquences admirablement pensés, le trait juste et les dialogues (ainsi que les silences) bien choisis. C’est un hymne à la vie, à l’amour mais aussi à la vieillesse, la solitude.

Par Danis, le 29 octobre 2008

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