FRUSTRES (LES)
Tome 4

 
Il y a ces deux femmes qui ne se rendent même pas compte que leur compassion pour les femmes violées qu’elles disent vouloir aider ne sert in fine qu’à la progression de leur carrière et à leur propre image… Il y a cette autre femme que son mari a quittée mais qui le regrette encore… Il y a Léa qui, dépressive, pense sérieusement à mettre fin à ses jours et se plaît à imaginer le vide qu’elle va laisser chez ses proches… Et plein d’autres, encore : femmes au foyer, militantes politiques, mères de famille, femmes libérées ou mères de cardinaux. Elles ont toutes en commun qu’elles sont des femmes croquées par Claire Bretécher, une artiste qui n’a pas son pareil pour se moquer gentiment d’elles, de leur époque et de la façon avec laquelle on pensait alors…
 

Par sylvestre, le 29 juin 2013

Notre avis sur FRUSTRES (LES) #4 – Tome 4

 
Quelques traits dans un sens, quelques traits dans l’autre. Hop, hop et hop : quadrillage ! Mais non, ce n’est pas une partie de morpion que Claire Bretécher prépare lorsqu’elle s’attaque ainsi à une page blanche. C’est ainsi qu’elle structure ses planches de bandes dessinées, un peu à la va-vite, comme pour que même du cadre transpirent l’authenticité et la spontanéité qu’elle donne à ses personnages et qui, au fil des tomes, sont venus donner une âme à cette désormais classique série Les frustrés qu’à compte d’auteur, elle publiait dès la fin des années soixante-dix.

Certaines histoires ont le dynamisme de ces scènes de théâtre où à peine une porte se ferme sur un acteur qui sort qu’une autre s’ouvre et voit s’inviter un autre caractère. D’autres sont au contraire plus mollassonnes, telles ces femmes que Claire Bretécher aime faire parler vautrées dans leur canapé parce qu’écrasées par la dépression, le remord, la flegme, l’alcool ou que sais-je encore !

Il y a pas mal de texte dans ces récits courts ou dans ces gags en une planche. Selon son humeur, on peut passer donc complètement à côté de ce qu’il y a à ressentir dans ces historiettes ou au contraire bien rentrer dedans et véritablement se marrer. Je vous souhaite bien naturellement d’opter pour le deuxième cas et de savourer ces situations ou le croustillant des dialogues le dispute au statique des visuels.

Belle compilation que ce tome 4. Un des meilleurs de la série, d’ailleurs. A moins que le meilleur soit toujours le dernier en date qu’on a relu !
 

Par Sylvestre, le 29 juin 2013

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