FRERES RUBINSTEIN (LES)
Le coiffeur de Sobibor

Le camp de Sobibor. Un soir, un officier se présente dans le baraquement où se trouve Moïse, il cherche celui qui se prétend coiffeur. Moïse se présente et suit le militaire qui lui annonce qu’il va devoir faire ses preuves devant le commandant Reichleitner. Si ça lui plait, il deviendra le coiffeur des SS du camp. Si ça plait pas, par contre…

Par berthold, le 16 octobre 2020

Notre avis sur FRERES RUBINSTEIN (LES) #2 – Le coiffeur de Sobibor

Après un excellent premier tome, sorti il y a peu, voici le second volume, tout aussi bon, des Frères Rubinstein.

Luc Brunschwig commence fort en montrant l’un des deux frères, enfermé au camp de Sobibor, qui doit faire ses preuves auprès des SS pour devenir leur coiffeur.
Cette entrée en matière est étonnante, on dirait qu’il n’y a rien dans ce passage, et pourtant, en trois planches, nous rentrons dans l’ambiance angoissante entre ces grilles, ces barbelés, ces baraquements insalubres. Puis, nous le retrouvons à Paris, dans le 11ème, quelques années auparavant, en 1929.
Nous savons que les deux frères ont pris la fuite, nous les retrouvons trouvant un refuge, puis Moïse qui commence sa formation de coiffeur et Salomon qui essaye de trouver une solution pour que son frère puisse reprendre des études.
Tout cela en parallèle des séquences du camp de Sobibor.
Brunschwig a une justesse d’écriture, il sait faire parler les émotions, avec tout qui appuye cet amour entre ces deux frères. Et au moment où tout pourrait aller mieux, on bascule dans le mauvais sens. En fait, ce récit familial se lit comme un vrai thriller avec des rebondissements et du suspense. La tension montre crescendo pour se clore avec ce retour sur Sobibor et ce que découvre soudain Moïse sur la vérité d’une partie du camp. Un grand moment de frisson, presque du gêne. On se met à sa place et on imagine ce que cela fait de se retrouver face à ça.
Brunschwig frappe encore très fort avec ce tome, grâce à son écriture, grâce aux moments forts qui jalonnent ces pages et ces personnages attachants.

Etienne Le Roux et Chevallier forment un sacré duo aux dessins. Les planches sont magnifiques et illuminées par les superbes couleurs d’Elvire De Cock. La mise en scène est rythmée, dynamique et met bien en avant les personnages et ces émotions. Les passages à Sobibor ne laissent pas indifférent, surtout lorsque l’on arrive aux dernières pages. Les artistes marquent les esprits, nous laissant sans voix. Du grand art comme nous aimerions en voir plus souvent.
Ce deuxième tome est une excellente lecture. Un récit à ne pas rater, d’autant que le troisième opus sortira au premier semestre 2021, donc assez vite.

 

Par BERTHOLD, le 16 octobre 2020

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