ENQUÊTES DE SERAPHIN CANTAREL (LES)
Saint Michel priez pour eux !

Au printemps 1978, Séraphin Cantarel, conservateur en chef des Monuments français, a été envoyé au Mont Saint Michel pour analyser l’état de la statue située au sommet de l’église abbatiale et dont le classement au patrimoine mondial de l’Unesco est menacé par la marée noire provoquée par l’échouage d’un bateau pétrolier. Tout en faisant le tour du monument en hélicoptère avec un photographe, Séraphin Cantarel s’aperçoit que non loin de là, sur la plage, gît le cadavre d’un moine. Le lendemain matin, tout en attendant patiemment son assistant Théodore Trélissac, le conservateur découvre le fait divers tragique dans le journal. C’est alors que débarque son collaborateur avec une requête peu ordinaire, celle présentée par un certain Bronstein qui souhaite récupérer un tableau d’Eugène Boudin qui a été ravi à sa famille pendant la guerre et qui se trouve actuellement au Musée de Caen. Aussi, tout en procédant à l’étude de la restauration de l’archange Saint Michel et des répercussions possibles de la marée noire sur le Mont, Cantarel va devoir faire son analyse de l’étrange requête de Bronstein… et même se permettre de mener sa propre enquête sur les meurtres perpétués autour et dans l’îlot rocheux.

Par phibes, le 11 mars 2017

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Notre avis sur ENQUÊTES DE SERAPHIN CANTAREL (LES) #2 – Saint Michel priez pour eux !

Après Avis de tempête sur Cordouan, Eric Corbeyran poursuit, sous le couvert des éditions Delcourt, l’adaptation de l’œuvre Jean-Pierre Alaux en mettant à l’honneur une autre aventure policière de Séraphin Cantarel intitulée Saint Michel priez pour eux. Publiée originellement en 2013 dans sa forme romancée, cette dernière a pour cadre un autre monument français, le Mont Saint Michel.

A l’évidence, cette adaptation, sous la férule aiguisée d’Eric Corbeyran ne souffre réellement d’aucune difficulté. Dans une fluidité exemplaire et à la faveur d’un découpage averti, le récit proposé nous permet de retrouver avec un certain plaisir les personnages du premier tome, en particulier le fameux conservateur et son assistant. Par le biais de ce deuxième volet, ces derniers tendent à voir leur charisme monter en puissance, et ce, au travers d’une enquête policière réglée habilement et débutant sur des faits disparates pour se révéler étroitement liés.

Les rebondissements vont bon train et rendent le récit très vivant (malgré les cadavres). Evidemment, au vu du cadre et de la profession de Cantarel, l’histoire contée n’échappe pas à un certain didactisme distillé à doses homéopathiques, ce qui en soi n’est pas plus mal pour renforcer le côté authentique des péripéties et, par ailleurs, pour éclairer la lanterne du lecteur qui ne connaît pas ou peu les lieux.

La partie graphique exécutée par Michel Suro se révèle de qualité. Au travers d’un peu plus de cinquante planches, l’artiste arrive à bien lier la représentation réelle du site historique manchois et celle fictive de ses personnages bien sympathiques caractériellement. Le travail documentaire est donc perceptible et se décline au travers d’un choix rigoureux d’instantanés de grande beauté. L’on pourra saluer la prestation de Cyril Saint-Blancat qui, de sa palette généreuse, parvient à donner une ambiance générale très agréable.

Une adaptation illustrée d’une histoire policière très entreprenante qui donne réellement envie d’en découvrir une prochaine.

Par Phibes, le 11 mars 2017

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