ENQUÊTES DE LORD HAROLD, DOUZIÈME DU NOM (LES)
Trois petites souris

Dans le bas quartier londonien de Blackchurch, depuis la noyade de bestiaux, la gronde est de mise. En effet, la pègre locale n’est plus en mesure de se remplir les poches tant leurs victimes aristocrates se font rares. Sentant qu’elle égratigne leur pouvoir, cette grogne ambiante inquiète quelque peu les trois sœurs qui gèrent le milieu sous le couvert de la Mystérieuse. Surtout qu’il y a en plus l’agent Harold qui, tout en menant ses enquêtes, se rapproche de plus en plus d’elles. Il est vrai que le jeune aristocrate commence à collectionner de nombreux indices sur le fonctionnement souterrain du quartier malfamé de Blackchurch. Les méfaits qui vont suivre vont lui permettre de mettre à jour un funeste complot qui détient des ramifications au plus haut de la société londonienne. Est-ce que Lord Harold saura, malgré ses origines, déjouer ce qui se trame ?

Par phibes, le 24 janvier 2021

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Notre avis sur ENQUÊTES DE LORD HAROLD, DOUZIÈME DU NOM (LES) #2 – Trois petites souris

L’album précédent permettait de faire la connaissance du nouveau héros conçu par deux auteurs du 9ème art à savoir Philippe Charlot et Xavier Fourquemin qui se plaisent à travailler ensemble. Après le Train des orphelins, Le cimetière des innocents, voici donc avec la présente série Lord Harold, petit aristocrate issu d’une des plus grandes familles britanniques de faire valoir ses dispositions pour animer une aventure. Petit transfuge de l’aristocratie et peu enclin aux mondanités, Harold a donc intégré la police de sa Royale Majesté et pas la moindre, celle qui a en charge la surveillance du sinistre quartier de Blackchurch où le taux de criminalité est on ne peut plus élevé.

A la faveur de ce deuxième épisode, nous retrouvons donc celui qui a éclairé par son intégrité la première partie et qui s’est lancé dans une enquête de fonds sur la pègre locale gérée par un trio féminin bien revêche. Avec les trois souris, nous replongeons dans ce ton plutôt léger initié précédemment qui fait la sympathie de cette saga. Lord Harold reste évidemment l’élément clé du récit qui vient mettre comme il se doit un terme à un complot insidieux.

Philippe Charlot nous offre, pour ce faire, un remarquable travail sur le texte, se faisant d’user à de nombreuses reprises de tirades subtiles, inhérentes à l’aristocratie à laquelle appartient le héros, en totale opposition avec le langage châtié du quartier dans lequel il œuvre. Ce mélange étonnant associé à un large éventail d’investigations (de la Mystérieuse des bas-fonds à la reine herself) amuse gentiment et donne lieu à des situations plutôt cocasses. L’intrigue reste assez décalée dans ses contours et a le privilège de rendre le personnage et son chien unis à un duo de policemen poltrons, plutôt agréables à suivre dans leurs pérégrinations.

Graphiquement, si on connait l’univers de Xavier Fourquemin, le lecteur ne sera pas dépaysé. L’artiste continue à user de ce trait stylé semi-réaliste qui lui sied à merveille et qu’il dispense à tout va. Son nouveau personnage, Lord Harold en bobby, bénéficie, grâce à sa bonhommie et ses aptitudes d’analyse, d’un capital sympathie évident. Idem pour les protagonistes auxquels il est associé, certains un peu benêts, d’autres plus machiavéliques.

Une fin d’enquête bien agréable, certes sans gros effets mais qui a l’avantage de lancer gentiment ce fameux bobby aristocrate que l’on risque de retrouver prochainement pour un deuxième cycle.

Par Phibes, le 24 janvier 2021

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