ENFANTS DU CAPITAINE GRANT (LES)
Intégrale

 
Un SOS trouvé dans une bouteille à la mer convaincra Lord Glenarvan de lancer autour du monde son fier yacht le Duncan à la recherche du Capitaine Grant. Entouré de sa femme, d’hommes de confiance et des deux enfants de l’officier depuis trop longtemps disparu, Glenarvan mettra le cap sur la Patagonie avant que des reconsidérations ne le réorientent vers l’Australie puis vers la Nouvelle-Zélande. En mer ou à terre, le groupe d’expéditionnaires ira immanquablement au-devant de quantités d’aventures époustouflantes et frôlera la mort à de nombreuses reprises mais jamais ne renoncera à la mission qu’il s’est donnée…
 

Par sylvestre, le 8 mars 2016

Notre avis sur ENFANTS DU CAPITAINE GRANT (LES) # – Intégrale

 
Parus entre 2009 et 2014, les trois albums de la série Les enfants du Capitaine Grant des éditions Delcourt ont été rassemblés pour former cette intégrale luxueuse. L’adaptation en bandes dessinées de l’œuvre de Jules Verne par l’auteur Alexis Nesme ne pouvait pas rêver plus bel écrin que cette couverture très grand format, cartonnée, noire, très classe, avec vernis sélectif, dorures et illustration couleur en médaillon ! Même sans le rouge, sans le globe doré ou sans un "dos à ancre" ou un "dos au phare", le design de cette couverture n’est évidemment pas sans rappeler celui des magnifiques volumes jadis parus aux éditions Hetzel. Voilà qui joue sur le pouvoir de séduction de cette BD, tout comme ont su attirer, pour les mêmes raisons, les couvertures des albums séparés.

Cet "esprit déco des années Jules Verne", on le retrouve aussi dans les planches où des phylactères et des vignettes sont encadrés comme s’il s’agissait de tableaux de maître. Et parler de maître n’est pas anodin, car en son genre, Alexis Nesme montre savoir en imposer ! L’adaptation qu’il propose du roman de Jules Verne est en effet d’une excellente qualité : son travail de recherche, la richesse des textes, le choix du découpage, l’intelligence de la composition des planches et le dessin bien sûr sont les magnifiques preuves de la minutie du travail d’orfèvre qu’il a réalisé. Ajoutez à cela l’originalité apportée par les visages animaliers que l’artiste a choisi de donner à ses personnages, et vous conviendrez avoir entre les mains un petit bijou du neuvième art s’adressant à tout public !

Tout autour du globe, d’Europe jusqu’en Patagonie, puis en Australie et en Nouvelle Zélande, le terrain de jeu démesuré qu’a offert Jules Verne à ses héros permettait des décors propices non seulement aux leçons d’histoire et de géographie que le (néanmoins distrait !) Paganel se régale à nous donner de bout en bout, mais également propices aux aventures les plus extravagantes, au large ou à terre, imposées par la nature ou par les hommes rencontrés par les héros tout au long de leur parcours. La succession des situations est vertigineuse : quel rythme !

Comme Hergé avec Tintin et comme tant d’autres auteurs, Jules Verne n’a pas voyagé partout où il a conduit ses héros de papier. A l’époque, internet n’existait pas et mener ses lecteurs en bateau (ah ah ah !) aurait pu être la plus aisée des choses. Mais c’est avec un sérieux exemplaire que le romancier autodidacte a construit ses récits, et cette qualité qui en est ressortie a forcément participé à leur succès. Ne restait aux adaptateurs de son oeuvre qu’à être à la hauteur à leur tour, et force est de constater qu’en son genre, Alexis Nesme s’en est tiré avec brio, rendant un hommage admiratif à Jules Verne dont on se prend à vouloir relire tous les voyages extraordinaires. Mission accomplie, donc ! Bravo !

Une intégrale à ne pas manquer !
 

Par Sylvestre, le 8 mars 2016

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