DEUX COEURS DE L'EGYPTE (LES)
Le petit dieu

A Thèbes, la cérémonie sacrée permettant au prêtre enseignant Anoukis et au bébé roi Néferkheperouré de voyager sur la barque des milliers d’années a été couronnée de succès. Tandis que la reine Tiyi va chasser sa tristesse au palais des jasmins en rendant visite à ses filles, Ouni, le jeune porte-parole du Grand Maître de connaissance qui a officié le départ d’Anoukis et de l’enfant, est enlevé de force par les prêtres d’Amon. Sous la menace de ces derniers qui souhaitent savoir ce que sont advenus les deux voyageurs, il tente de résister.

En 2011, au Caire, Anoukis est parvenu à sortir de la pyramide où il a émergé. Malheureusement, le prêtre a été pris à parti par des malfrats qui lui ont subtilisé l’enfant-roi. Ne sachant que faire, il trouve un peu d’aide auprès d’un de ses détracteurs qui l’envoie dans le quartier mafieux de Médina pour tenter de retrouver le bébé aux mains des mendiantes. Est-ce que ses recherches en ces lieux malfamés pourront aboutir ? Ne serait-il pas plutôt judicieux qu’il se tourne vers la communauté scientifique qui se trouve non loin de là ? Ce qui est sûr, c’est que la vie du petit Roi, compte tenu de son problème de santé, est en sursis.

Par phibes, le 2 avril 2020

Notre avis sur DEUX COEURS DE L’EGYPTE (LES) #2 – Le petit dieu

Il aura fallu attendre pratiquement deux années pour avoir la suite de cette aventure originale ô combien surprenante signée par le scénariste Pierre Makyo on ne peut plus en verve et par le tandem de dessinateurs tout en générosité Eugenio Sicomoro/Alessandro Calore.

A la faveur de ce deuxième volet, nous replongeons dans la double temporalité de ce récit qui fait le lien entre l’époque de l’Egypte antique sous le règne du pharaon Amenhotep III et pratiquement de nos jours (en 2011 exactement) sur le territoire égyptien de la cité du Caire. Cette fois-ci, contrairement à l’épisode précédent, l’histoire se focalise d’avantage sur notre période actuelle et sur les péripéties que doit vivre le prêtre Anoukis. En effet, ayant perdu l’enfant (n’oublions pas qu’il s’agit du fils du pharaon précité à savoir le futur roi Akhenaton) qu’il est censé faire soigner, ce personnage nous entraîne dans ses déambulations au travers une société qu’il ne maîtrise pas complètement.

Une fois encore, on sera subjugué par la beauté des textes utilisés par le scénariste, très inspirés de la culture antique égyptienne. Tout en nous sensibilisant à cette civilisation qui attise certains mystères, l’artiste joue subtilement la carte du suspense. Certes, le romantisme de la première heure n’est nullement exclu dans ce tome et vient également prendre sa place. L’émotion est donc au rendez-vous et la quête du petit Roi, qui suscite de nouveaux détracteurs (le pacha du quartier d’El Khanya) mais aussi des partisans (l’égyptologue René Lubiz, sa fille et Diaa), et qui qui joue également contre le temps, continue à nous tenir en haleine.

Il va de soi que l’association entre les deux dessinateurs italiens est source de qualité picturale. En effet, Eugenio Sicomoro et Alessandro Calore ont décidé de se partager le travail, intervenant ainsi sur des planches différentes. Il en ressort une mise en images riche en tout point, que ce soit au niveau du détail des arrière-plans contemporains et antiques ou que ce soit au niveau de l’expressivité des protagonistes. Le message transmis est de fait de grande clarté malgré ce saupoudrage sombre volontairement adopté.

Une suite d’aventure aux accents mêlés d’histoire antique et de fantastique qui reste toujours aussi prenante. Vivement la troisième partie qui devrait clore définitivement le registre.

Par Phibes, le 2 avril 2020

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