DEMONS D'ARMOISES (LES)
Prelati

Le 30 mai 1431, Jehanne d’Arc est brulée vive à Rouen, laissant derrière elle ses compagnons d’armes désemparés. Gilles de Retz qui l’accompagnait depuis qu’elle avait pris la tête des armées royales et qui lui voue une véritable dévotion laisse éclater sa colère contre les anglais et le Roi. Jehanne disparue dans les flammes du bucher, le voilà sans plus de barrière à ses perverses pulsions.
D’Orléans où il apprend la terrible nouvelle, il décide de regagner ses terres et son château de Tiffauges en compagnie d’un homme qui se présente à lui sous le nom de Francesco Prelati. Cette rencontre avec le moine maudit marque le début d’une noire et sanglante aventure où la recherche d’un terrible secret semble bien être à l’origine de mystères, de politique, et de sauvages meurtres d’enfants.

Par olivier, le 4 février 2012

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Notre avis sur DEMONS D’ARMOISES (LES) #1 – Prelati

"On peut violer l’histoire à condition de lui faire de beaux enfants" écrivait Alexandre Dumas. Nul doute que cette maxime doive s’appliquer à cette nouvelle série scénarisée par Jean-Charles Gaudin et Jean-Luc Clerjeaud, qui nous plongent dans un univers de fantastique médiéval.
Un premier tome où l’histoire se met en place en un grand foisonnement de personnages qui tous participent, consciemment ou non, à la poursuite d’une œuvre occulte, un mystère qui occupe les nuits du seigneur de Tiffauges et de l’alchimiste et sorcier Prelati qui s’appuie sur la nature perverse du baron pour mener à bien ses funestes et terribles recherches.
Face à Gilles de Retz, trois autres compagnons de Jehanne, vont s’inquiéter des rumeurs qui tournent autour de Tiffauges, du baron et de la peur qui semble régner sur ses terres. Mais l’intérêt du peuple qui voit ses jeunes enfants disparaître n’est peut-être pas leur seule motivation, le pouvoir royal qu’ils ont contribué à mettre en place et à consolider pourrait être mis en péril.
L’imagination des deux coscénaristes est à la hauteur de la réputation sulfureuse de Retz et leur récit prend au fil de la lecture une dimension résolument fantastique surprenante, laissant entrevoir une suite totalement inattendue. Exploitant l’histoire de Jehanne des Armoises leur récit s’engouffre dans une fissure historique, une question non résolue, et va alors laisser jaillir le plus pur de l’étrange, une vision romanesque qui fait basculer le récit dans un fantastique pur jus.
Le dessin de Stéphane Collignon, habilement mis en valeur par les couleurs de Bruno Stambecco est d’une finesse et d’une précision captivante. Le soin qu’il apporte aux détails architecturaux, à la délicatesse d’une fleur ou au vol d’un oiseau allié a la richesse des sentiments qu’il parvient à insuffler a ses acteurs animent cet album d’un souffle remarquable. Chaque case est d’une richesse qu’une seule lecture ne peut dévoiler.

Un premier tome d’une histoire qui nous promet bien des surprises et des rebondissements.

Par Olivier, le 4 février 2012

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