Les Danois

 
Copenhague est frappée par une vague d’étranges naissances : plus de 800 enfants très blonds sont nés dans des familles où au moins l’un des parents est de couleur. Cette différence de peau comme preuve de l’adultère, c’est la première chose à laquelle tout le monde a pensé, mais des tests ont fini par révéler qu’il s’agissait en fait d’un virus. Ces nombreuses anomalies ont semé le trouble dans les familles touchées, voire les ont brisées. Notamment dans les communautés d’origine étrangère. Des émeutes se sont déclarées, puis l’industrie pharmaceutique est entrée dans la danse…

Dans le laboratoire où il travaillait, Martin a rapidement compris qu’entre ses mains étaient passés des résultats d’analyses hors du commun. Mais le hasard a voulu qu’il rencontre Sorraya et Kirsten, deux femmes concernées au contact desquelles il a fini par choisir de "laisser faire la nature" plutôt que de rendre les résultats qu’il avait volés et qui auraient dû aider à l’élaboration d’un vaccin contre le fameux virus…
 

Par sylvestre, le 8 février 2018

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Notre avis sur Les Danois

 
Une fois de plus, Clarke livre une histoire originale dans laquelle il plonge ses personnages dans des situations qui paraissent d’autant plus extraordinaires qu’elles se développent insidieusement dans un quotidien qui a pourtant tout du quotidien de Monsieur Tout-le-Monde. L’idée de départ sonne tout de suite comme une trouvaille géniale : elle paraît tout bonnement simplissime mais à bien y regarder, les conséquences qu’elle avait à offrir à un scénario s’avèrent innombrables. Partir dans le grand n’importe quoi aurait donc été facile ou tentant mais l’auteur semble avoir préféré écrire une histoire la plus crédible possible. Ce choix permet évidemment aux lecteurs de s’indentifier plus facilement et donc de mieux s’approprier le récit… Et joue même sur d’autres cordes sensibles en abordant les thèmes de la race, de la tolérance, et en invitant donc les lecteurs à avoir une réflexion sur la société, sur la citoyenneté ou encore sur les défauts de tout un chacun…

Le dessin de Clarke est dans un certain sens minimaliste même s’il est d’un réalisme indéniable. Son scénario est par contre assez dense. Sous ses airs de récit facile d’accès, une certaine complexité saute vite aux yeux. Bien que la bande dessinée s’étale sur près de 100 pages, on y croise en effet de nombreux protagonistes dont les rôles ne sont pas toujours très clairs au premier abord. Et comme le phénomène qui permet l’intrigue est extra-ordinaire, il entraîne des actions qui transforment le monde de départ "normal" en un monde nettement plus "neuvième art". Les choses s’emballent alors, ou sont un brin exagérées ; jusqu’à ce qu’elles soient poussés un peu au-delà des limites du quotidien qualifié plus haut comme étant celui de Monsieur Tout-le-Monde. Ainsi sont convoqués pêle mêle un grand groupe pharmaceutique, des terroristes, l’armée… Bref, de l’artillerie un peu plus lourde pour un impact plus fort !

En jouant à la fois sur deux échelles (une population entière est touchée mais tout se joue autour de quelques personnages qu’on suit de près), Clarke a donné à son histoire une dimension quasi vertigineuse. Mais on le savait bien, hein : capter l’attention du lecteur, attiser son intérêt et l’emmener dans une aventure rocambolesque, Clarke sait faire depuis longtemps et le prouve une fois de plus avec cette BD intitulée Les Danois.
 

Par Sylvestre, le 8 février 2018

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