Les cobayes

Romain Sanders et Moira Parchiby ont été sélectionnés pour participer à une série de tests cliniques d’un nouvel anxiolytique révolutionnaire, préalablement à sa commercialisation. Chaperonnés par le Docteur Mirmont et sous la promesse d’une rémunération alléchante, les trois jeunes cobayes entament la batterie de tests qu’ils vont devoir subir pendant 21 jours. Mais bientôt des effets secondaires inattendus ne  tardent pas à se manifester modifiant grandement leur personnalité respective au demeurant assez malaisée. Comment vont-ils pouvoir tous les trois gérer ce qui leur arrive ?

Par phibes, le 12 janvier 2014

Publicité

Notre avis sur Les cobayes

Les deux artistes à l’origine du diptyque Dieu n’a pas réponse à tout, paru chez Dargaud, se retrouvent pour, cette fois-ci, un ouvrage complet qui se veut s’appuyer sur les expérimentations humaines en vue de la commercialisation de médicaments. Tonino Benacquista et Nicolas Barral, auteurs de bandes dessinées de renom à effets burlesques, nous entrainent donc dans une histoire quelque peu piquante qui a l’avantage de nous faire partager les vicissitudes de trois quidams soumis à des tests pharmaceutiques dont les effets ne vont pas être ceux escomptés./p>

Il ne fait aucun doute que Tonino Benacquista maîtrise son sujet et sait nous le restituer dans une forme simple et acidifiante. Il nous ouvre la destinée de ses trois personnages principaux qui, de par leur étude psychologique respective bien poussée, bénéficient d’un parcours qui ne manque ni d’intelligence, ni d’humour. On saluera à ce sujet le choix de Daniel, Romain et Moira qui, grâce à l’action de la gélule miracle, vont se révéler sous un autre jour et prendre une certaine revanche sur les tares dont ils sont dépositaires./p>

Aussi, grâce à cette posologie scénaristique rebondissante purement délectable, associée à une intrigue finement ficelée, on se plait à dévorer les quelques 96 planches que composent cette fiction. Car Tonino Benacquista s’amuse en donnant une connotation légère et purement machiavélique à son équipée, se plaisant à donner des coups de sort impayables, à désarmer le corps scientifique et à titiller notre conscience vers une finalité efficace qui ouvre à toute suggestion./p>

Après avoir dressé remarquablement un épisode de Nestor Burma (Boulevard… ossements), Nicolas Barral revient en grande forme pour cet album. Il signe un travail pour le moins efficace, sans débauche visuelle étouffante et doté d’un humanisme convaincant. A ce titre, l’on conviendra que son jeu graphique, colorisé doucereusement par Philippe de la Fuente, bénéficie d’une expressivité fortement agréable, rendant ainsi les protagonistes suffisamment attachants pour les suivre avec plaisir./p>

Une comédie finement réglée à avaler tout d’un bloc sans aucune contrindication. Un régal de lecture !

Par Phibes, le 12 janvier 2014

Publicité