CHRONIQUES DU ROI VAGABOND (LES)
Le premier mensonge

Ori est chasseur de reliques et partage ses recherches avec son amie Angélina. Revenu bredouille de sa dernière quête, il trouve refuge dans une taverne isolée dans le désert pour étudier son prochain objectif. C’est à ce moment qu’apparaît le commandeur Augur, son ancien mentor, qui vient le prévenir du grand danger que courent ses anciens amis de la Cité des Echangeurs. En effet, depuis qu’Ori a fui sa haute destinée à la suite de l’assassinat de son père, monarque de la secte rouge disloquée à présent, la ville aux hautes murailles a plongé dans une inquiétante noirceur. Décidé à ne pas abandonner ses amis à leur sort, le jeune homme retourne dans ses lieux qui l’ont vu grandir et qu’il a fui, et les infiltre en catimini. Là, sa démarche souterraine lui permet de percevoir la menace qui plane sur la secte rouge et qui va au-delà du simple cercle de ses amis. Il est donc temps qu’il se crée une identité et qu’il s’introduise au sein des plus hautes strates de la cité.

Par phibes, le 21 mars 2016

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Notre avis sur CHRONIQUES DU ROI VAGABOND (LES) #1 – Le premier mensonge

Ce premier album qui initie une nouvelle série chez Delcourt est l’occasion de réunir un quarteron de jeunes auteurs espagnols prêts à conquérir le marché de la bande dessinée française. C’est donc sous la coupelle d’Alvaro Prieto, scénariste polyvalent, qu’Ori, le personnage central, prend son essor au travers d’une aventure qui devrait s’étaler sur un premier cycle de trois épisodes.

On pourra concéder que cette histoire commence sous les meilleurs auspices. A la suite d’une entrée en matière qui donne déjà une tonalité intéressante eu égard à l’imaginaire démesuré dont elle s’abreuve, l’aventure prend ses marques rapidement. L’on découvre vite qu’Ori a un passé et que ce passé est en train de le rattraper. Sous ce postulat intrigant qui évidemment suscite quelque mystère autour de ce personnage et également de sa famille (son père en particulier), l’on apprend au fil des pages via une narration intimiste présente, comment s’articule le monde d’Ori et plus particulièrement la Cité des Echangeurs autour des trois sectes, un roi et un maire.

Comme décrit par le Commandeur Augur, la cité exotique aux cycles climatiques modulables cache en son for intérieur une menace que le jeune chasseur de reliques va devoir découvrir. A l’appui de séquences qui amènent leur lot d’explications et d’actions en tout genre, Alvaro Prieto dresse un tableau peu réjouissant. L’intrigue qui repose pour beaucoup sur les agissements d’Ori et également sur d’autres protagonistes secondaires, met en avant un système en pleine déliquescence depuis l’assassinat du roi écarlate (père d’Ori) où trahisons, manipulations et mensonges se télescopent. Aussi, le drame sous-jacent se veut très prégnant et incite, de par les révélations, les rebondissements et les actions les plus sombres qu’il induit, à voir ce qu’il en est réellement.

La mise en images des aventures d’Ori est confiée à Raul Moreno qui intervient pour la première fois dans un album grand public en français. Sous l’impulsion graphique de son compatriote Oscar Martin (Solo, La guilde…) qui assure le story-board, l’artiste nous offre un dessin définitif de très bonne qualité et pleinement rythmé. Un tantinet vaporeux et générant de bonnes perspectives, son style bénéficie d’une force évocatrice indéniable. Ses décors font preuve d’une imagination féconde et sa galerie de personnages est pour le moins bigarrée, le tout colorisé par un Sergio Sedyas (Fraternity, Les Campbell, Sortilèges…) toujours aussi habile avec ses pinceaux.

Un premier opus aventureux qui n’exclut aucune noirceur, très prometteur pour la suite.

Par Phibes, le 21 mars 2016

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