Voilà une petite histoire bien sympathique. J’ai eu le sentiment de retrouver quelque peu l’esprit de la Guerre des Boutons, puisque là aussi il s’agit de conflit entre deux clans d’enfants de deux villages différents. Mais il n’en reste pas moins que l’histoire est tout de même originale sur le fond, avec cette petite révolte d’enfants qui désirent faire tout le contraire que ce que leur maître d’école veut leur enseigner.
Graphiquement parlant, le ton est le même que celui de l’histoire : léger et enfantin. Un mix plutôt bien réussi, même si à mon goût certains dessins sont parfois un peu survolés et manquent de précision. Cependant rien de grave pour la finalité des illustrations. J’ai particulièrement apprécié le coup de crayon qui me semble sec et précis. Les couleurs, elles aussi dans le ton de l’histoire, ont un rendu plutôt réussi, sauf à quelques endroits où je les trouve un peu pâlottes... mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une histoire se déroulant fin des années 60, il fallait donc bien apporter un ton correspondant.
A noter que cet album peut s’adresser à un public jeune, de 8-9 ans, mais les adultes y trouveront leur bonheur sans aucun doute.
Par Aub,
le 25/02/2006
Vivre en toute modernité nécessite de supprimer les boutons de culotte pour les remplacer par des élastiques. Résultat de la révolution technologique : si deux gangs de gamins se font la guerre avec une pointe d’inspiration littéraire, ils se retrouvent tout nus du premier coup et, ligotés à un arbre, sont obligés d’appeler à l’aide.
L’humiliation, caractéristique du jeu de guerre entre les enfants rivaux est à son comble, surtout que, les fesses à l’air, les garçons vont devoir courir sous le regard amusé des filles. Tous les ingrédients de l’original « La guerre des boutons » de Louis Pergaud sont là. Cet hommage concocté par Tarek et Batist laisse la part belle aux crises de rire et aux frayeurs de toutes sortes puisqu’il s’agit ici d’affronter le regard des autres, l’échec cuisant, et la punition.
Le récit fonctionne mais le découpage est un peu « carré » et surprend parfois tout en laissant ce sentiment que l’histoire aurait pu être un peu délayée pour faire durer le plaisir.
Le dessin a également ce côté sec, sculpté, d’autant qu’il est mis en couleur à gros traits de pinceaux. Les enfants seront ravis de regarder ces tonalités douces et gaies et sans doute trouveront-ils très drôle de voir les perdants se cacher avec des feuilles. Dans l’ensemble, c’est mignon mais un peu rapide.
Vous aimerez si vous aimez la Guerre des Boutons ou encore les Années Spoutniks de Baru.
Bravo pour la magnifique couverture.
Par Marie,
le 04/08/2006
