CARRÉS (LES)
Carré rouge

Ayant trouvé la trace du deuxième Carré du peintre Boskovich chez le richissime propriétaire américain Coonvart, le détective sombre Kazimir Doen s’envole pour la Californie dans la ferme intention de lui acheter et de le ramener en France. A son arrivée chez ledit propriétaire, c’est à coup d’automatique qu’il est reçu alors que le couple Coonvart, et Lazzarini, leur chef de la sécurité, ont été assassinés. Il parvient toutefois à éviter le tueur et à sauver Mathilda, la fille adoptive du maître des lieux. Persuadée que son frère Simon est dans le coup, cette dernière ne tarde pas à solliciter les services du détective contre la récupération du fameux tableau. Couvert par la police locale, Kazimir sort de sa léthargie et se lance alors dans une enquête musclée qui va lui permettre de soulever un trafic machiavélique.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur CARRÉS (LES) #2 – Carré rouge

Après son premier périple en République Centrafricaine, l’ancien flic un peu paumé reconverti en détective Kazimir Doen, dit Kaz pour les intimes, s’expatrie à nouveau. Toujours en quête des tableaux réalisés par le peintre Boskovich (3 au total, 1 par album), ce dernier part cette fois-ci, aux Etats-Unis et plus particulièrement en Californie, pour plonger dans une terrible affaire de meurtres.

Eric Adam remet en selle son personnage faussement apathique dans une aventure policière bien énergique. Le mettant aux prises d’un tueur omniprésent et sans scrupule, le scénariste a tôt fait de nous intégrer à une équipée bien ficelée dans laquelle des personnages énigmatiques vont se déclarer au fur et à mesure que l’enquête avance. Hormis, le limier meurtri Kazimir, véritable sosie de l’acteur Jean Reno, interviennent Mathilda, une jeune fille effrontée, Simon son frère, joueur invétéré et Erik, le chef de la police locale, qui, chacun à leur niveau, vont ponctuer l’histoire de leurs pérégrinations et orienter celle-ci vers un final surprenant.

Telle la toile de Boskovich (voir le titre de l’album) que doit récupérer Kazimir, le rouge est de mise dans cet épisode "vinico-sanglant". En effet, les morts fleurissent le parcours linéaire du détective qui se révèle bien rythmé. A ce titre, les scènes d’action libèrent une énergie bien palpable dans les planches exemptes de dialogues et peuvent se déguster dans une grande vélocité.

Cette impression de vitesse est confirmée par les graphiques d’Olivier Martin qui, d’un trait fin et déterminé, dévoilent une succession de plans rapides bien étudiés. Sans entrer dans une recherche de détails à outrance, il parvient à laisser passer l’essentiel de son message pictural au gré de perspectives bien fuyantes. Maîtrisant parfaitement son personnage principal, il lui attribue toute sorte d’expressions très évocatrices. Les ambiances très convaincantes qu’il crée se passent judicieusement de dialogues et tendent à démontrer que le scénariste a une confiance aveugle dans le dessinateur.

"Carré rouge" confirme sans aucun doute les dispositions de deux auteurs en pleine possession de leur talent, à l’aise dans les intrigues policières directes et radicales.
 

Par Phibes, le 9 avril 2009

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