CARNETS DE CERISE (LES)
Le livre d'Hector

C’est les vacances et Cerise se retrouve seule avec sa maman pendant que ses deux copines Line et Erica partent de leur côté. Au bout d’un moment elle aperçoit une vieille dame, Elisabeth Ronsin, qui chaque semaine va emprunter encore et encore le même livre "La rose et le mortier" à la bibliothèque, et ce depuis près de 20 ans ! Intriguée, Cerise commence donc à enquêter, au grand désarroi de ses amies et de sa mère…

Par fredgri, le 31 octobre 2013

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Notre avis sur CARNETS DE CERISE (LES) #2 – Le livre d’Hector

Quel bonheur de retrouver cette petite Cerise avec son envahissante lubie qui la pousse à vouloir enquêter pour un oui ou un non. Mais derrière cette envie qui tourne à l’obsession on devine vite que le mystère cache une douleur et la jeune fille va avoir l’intelligence suffisante pour savoir retourner la situation de façon plus constructive.
Je dois bien avouer que justement c’est ce que j’apprécie le plus dans cette série, la générosité qui s’y glisse et la façon de construire l’héroïne à travers ce qu’elle traverse, qu’il s’agisse de son enquête comme du rapport avec ses proches.
D’ailleurs, dans ce deuxième volume l’accent est vraiment mis sur la relation de Cerise avec ses amies et sa mère. Certes l’histoire de la vieille dame et de ce mystérieux livre est intéressante, mais elle est avant tout prétexte à une leçon que doit apprendre Cerise sur son propre comportement, sur cette façon de complètement focaliser sur le mystère à élucider et donc de s’éloigner des personnes qui l’aiment. Le scénario est vraiment très adroit car il permet de vraiment appréhender la situation qui dérape, la rupture qui s’ensuit et progressivement les actions de Cerise qui reprend les choses en main au fur et à mesure qu’elle réussit à percer le secret de ce livre qui obsède Elisabeth. Rien n’est réellement anodin dans cette intrigue. Non seulement le livre et son histoire ramenent à Cerise et ceux qu’elle aime, ils lui font comprendre qu’elle doit s’ouvrir davantage à eux, plus sincèrement et moins les "utiliser", mais aussi et surtout, ils rappellent qu’au delà de cette curiosité parfois un peu trop intrusive il y a une jeune fille pleine de bonne volonté et de sensibilité qui peut aussi faire preuve de beaucoup d’empathie.

Avec le premier album, paru l’année dernière, le Zoo Pétrifié, nous avons découvert cet univers très touchant, entre jeux et petites confidences, mêlant pages de notes avec des annotations dans les coins, réflexions sur l’amitié, la curiosité, la solitude, les secrets, la famille… Le tout servi par une écriture très agréablement aérée et un graphisme absolument sublime de justesse et de vie. Car même si le scénario de Joris Chamblain est captivant et subtil les planches d’Aurélie Neyret sont tout simplement parfaites, très expressives, avec un très beau choix de teintes, plein de charme. On glisse entre les cases, on se laisse séduire par les diverses bouilles tout en se posant au grès d’un paysage, d’un souvenir ! Du bonheur à chaque pages.

D’autant qu’il ne faut pas tomber dans le piège de s’imaginer que "Les Carnets de Cerise" n’est qu’une série jeunesse, loin de là, derrière ses petites remises en question, Cerise nous renvoie un regard altruiste sur le monde, plein de vie, qui s’intéresse à ses voisins, aux histoires qui se dessinent derrière ces yeux attristés, tout en étant suffisamment honnête pour admettre sa propre perfectibilité !
C’est une série pour tous, à partager.

Une belle leçon de BD, généreuse, sensible et très touchante ! Le cadeau idéal pour cette fin d’année.
Et si vous ne l’avez pas déjà fait je vous conseille aussi de vite vous procurer le précédent album, très judicieusement récompensé l’année dernière par le grand prix Sceneario, carrément (entre autres prix un peu partout, d’ailleurs !) !

Par FredGri, le 31 octobre 2013

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