CARNETS D'ORIENT (LES)
Le centenaire

Paul l’algérien est parti en 1914, comme beaucoup de ses amis, pour verser son sang pour la France. La guerre a éparpillé les vie de ces fils du sud, et lorsque Paul revient périodiquement à Alger, c’est pour constater qu’il a changé.
Lors de son retour en 1930, Paul, le français, vient couvrir un énorme événement : le centenaire ; depuis 100 ans, la France est présente en Algérie. A travers chaque ruelle, c’est l’Algérie « d’avant » qui apparaît aux yeux de Paul.
Il observe, compare, interroge avec son âme et son cœur de fils du sud. Ce qu’il voit n’est pas aussi idyllique que ce que les officiels se plaisent à évoquer lors des soirées mondaines : la majorité de la population est délaissée, méprisée, cantonnée aux durs labeurs. Aussi la fête du centenaire n’a t’elle pas la même saveur pour cette population assujettie.

Par Valérie, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur CARNETS D’ORIENT (LES) #4 – Le centenaire

Avant même le début du récit, quelques notes, informations divers, planches à l’aquarelle, photographies et documents d’époque donnent le ton : où finit l’histoire? où commence la BD?
Des pages documentaires sont intégrées à l’ouvrage, rendant le récit très réaliste.
Aux rencontres mondaines des officiels succèdent les extraits de journaux : le tout évoque une Algérie en mouvement.
Les amoureux de ce pays se heurtent aux ambitieux, dont le goût du pouvoir s’exacerbe. La volonté d’écarter les propres habitants du pays se dessine.
Tome le plus politique donc. Les membres de cette famille dépeinte par Ferrandez ont évolué en 100 ans, et les discordes sont désormais au cœur de la famille : discordes personnelles mais également politiques… Ce monde qui suscite la passion dévorante voire dévastatrice des hommes entre dans une ère nouvelle.
Ferrandez amène très subtilement, insensiblement, les conflits d’intérêts sur le devant de la scène. Conflits qui font perdre de vue l’intérêt même de ce cœur qui bat si fort, si passionnément : le cœur de l’Algérie.

Par Valérie, le 20 septembre 2003

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