BEAUX ETES (LES)
Mam'zelle Estérel

En 1992, Pierre Faldérault, dessinateur belge chez Spirou, a décidé, non sans un certain pincement au cœur, de se séparer de sa 4L qu’il a surnommé affectueusement Mam’zelle Estérel. C’est avec elle que 30 ans plus tôt, il est parti en famille, beaux-parents compris, dans la région de Saint-Etienne pour quelques jours de vacances. Si sa proposition d’emmener Yvette et son mari partait d’un bon sentiment, la présence de ces derniers et plus particulièrement d’Yvette, plutôt rigide, grande fervente du guide Michelin et du magazine Femmes d’aujourd’hui, vont quelque peu « peser » sur le voyage.

Par phibes, le 26 juin 2017

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Notre avis sur BEAUX ETES (LES) #3 – Mam’zelle Estérel

Quel bonheur de retrouver la famille Faldérault, qui, sous l’égide de ses créateurs que sont Zidrou et Jordi Lafebre, a décidé de nous entraîner dans leurs souvenirs de vacances estivales. Pour cette troisième équipée, cette dernière remonte dans le temps pour évoquer sa première villégiature en 1962 en compagnie des beaux-parents de Pierre.

Force est de constater que ce nouvel épisode qui se veut dédié à la fameuse 4L surnommée Mam’zelle Estérel, est l’occasion, une fois encore, de croquer à pleines dents des péripéties sur deux époques (1962 et 1992) d’une générosité confondante, concoctée par un Zidrou réellement au top pour à la fois nous émouvoir mais aussi nous faire rire, toujours une bonne humeur désaltérante.

A cet égard, si le véhicule mythique a toutes les chances de rendre nostalgiques les lecteurs les plus anciens (ceux qui ont connu l’ère de le 4L), c’est surtout le rôle tenu par les beaux-parents, Yvette (la belle-mère) et son « dirigisme » sous le couvert de Saint-Michelin, et Gros-papi (le beau-père) mis au régime sans frite, qui apporteront du piquant au voyage. Dans ce contexte qui suscite évidemment quelques tensions intrafamiliales, le scénariste use d’un travail ciselé dans les dialogues pour mettre en avant des répliques nature particulièrement savoureuses. Par ce biais, on se laisse gagner par ce jeu chaleureux qui se veut rester dans des proportions débonnaires, d’une simplicité et d’une tendresse confondantes.

On saluera une fois encore le superbe travail graphique de Jordi Lafebre qui, lui aussi, rempli entièrement son contrat pour nous distraire. En effet, à la faveur d’un trait totalement délié et pleinement maîtrisé, l’artiste dépense sans compter pour donner à son univers une réelle bonhomie et une bonne profondeur humoristique. C’est dans le travail des expressions que ce dessinateur tire son épingle du jeu. Pierre et les siens (du plus jeune au plus vieux) sont pleins de vie, de prévenance, prodigieusement craquants et ce, grâce à un choix d’instantanés on ne peut plus audacieux.

Un excellent épisode plein de malice à lire absolument. Bravo les auteurs !

Par Phibes, le 26 juin 2017

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