AVENTURES EXTRAORDINAIRES D'ADELE BLANC-SEC (LES)
Le noyé à deux têtes

Lors d’une ronde de nuit, deux policiers découvrent, à l’une des écluses du canal Saint-Martin, un noyé. Mal leur en prend car, à leur tour, ils sont assassinés. De son côté, Adèle Blanc-Sec qui sort d’un bain léthargique de plus de 6 ans, rentre chez elle en compagnie de son sauveur Brindavoine. Pendant que ce dernier, éconduit par la jeune femme, flâne dans le tout Paris, Adèle fait le point sur les évènements qui se sont déroulés pendant sa longue absence. C’est alors qu’elle s’aperçoit que quelqu’un a pris soin d’entretenir son appartement. Qui et pourquoi ? Ces investigations vont la pousser à rencontrer des phénomènes de cirques liés à un complot qui doit avoir lieu prochainement.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur AVENTURES EXTRAORDINAIRES D’ADELE BLANC-SEC (LES) #6 – Le noyé à deux têtes

Enfin, nous retrouvons celle qui, durant tout l’épisode du "Secret de la salamandre" avait fait cruellement défaut, plongée dans la glace régénératrice du professeur Mouginot. A peine a-t-elle le temps de se "dégeler" que la voilà repartie pour de nouvelles péripéties parisiennes. Et quelles péripéties !! Contactée par des gens d’un cirque, elle doit déjouer un complot qui se prépare. Peu aidée par la police et son représentant, le commissaire Laumanne, elle doit composer avec le mutilé patenté Brindavoine, le détective lourdaud Flageolet et un monstre rouge tentaculaire aléatoire qui sème la mort.

On ne peut que se laisser griser par l’ambiance totalement loufoque de cette aventure qui se révèle, dans son ensemble, bien extraordinaire. Adèle Blanc-Sec est plongée à nouveau dans une farce composite sortie tout droit de la manche d’un Tardi en pleine forme. Faisant apparaître de nombreux protagonistes, les liant de près ou de loin, voire pas du tout avec l’intrigue centrale, l’auteur se joue de la réalité des situations post conflit mondial. On sent pertinemment qu’il prend plaisir à extrapoler, à caricaturer, souvent dans un certain cynisme les bonnes volontés de chacun. Par ailleurs, l’on sent l’homme érudit, celui qui connaît l’Histoire et qui la révèle sous un certain aspect avec une rancœur perceptible.

L’atmosphère parisienne de l’entre deux guerres n’a aucun secret pour le Tardi dessinateur. Dans un graphisme qui lui est propre et qui fait son succès, il nous délecte de ses décors sublimes de la capitale qui nous apparaissent à la fois détaillés et imprécis, de ses personnages hauts en couleurs et atypiques. Au passage, on pourra apprécier le petit clin d’œil fait par l’auteur à la série "Blake et Mortimer".

Alliant histoire et fiction, les aventures d’Adèle Blanc-Sec présentent une texture des plus agréables à lire et à relire, et n’en constitue pas moins un drôle de cirque. Excellent !
 

Par Phibes, le 13 avril 2009

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