Les amants de Carcassonne

 
Nous sommes en 1944. C’est l’été, et la guerre est venue faire rage jusque dans le petit village du sud de la France où habite la jeune Linette. La pauvrette vient juste de perdre toute sa famille, mais plutôt que de ressasser son malheur, elle va s’accrocher à la vie et se rendre à Carcassonne où, sur recommandation, elle va trouver un petit emploi de secrétaire auprès du dénommé Joë Bousquet, un homme de lettres alité depuis plus de vingt ans suite à une blessure reçue par balle à la colonne vertébrale lors de la première guerre mondiale.

La rencontre entre Joë Bousquet et Linette va être l’occasion pour le poète de trouver une inspiration nouvelle et pour la jeune femme d’apprendre de la bouche de l’homme l’histoire de la ville de Carcassonne. Le contexte étant ce qu’il est, ils vont aussi tous les deux, chacun selon ses possibilités, œuvrer pour la résistance face aux Allemands.
 

Par sylvestre, le 15 juillet 2012

Notre avis sur Les amants de Carcassonne

 
En 2012, les éditions du Patrimoine et les éditions Glénat publient trois titres : Panthéon, le tombeau des dieux endormis, Le complot de Ferny-Voltaire et la bande dessinée objet de cette fiche : Les amants de Carcassonne, BD qui met à l’honneur – entre autres – la magnifique cité médiévale de Carcassonne.

L’histoire est complète en un tome, mais les auteurs Laurent-Frédéric Bollée (scénario) et Luca Malisan (dessin) n’ont cependant pas tout misé sur la forteresse cathare pour essayer de nous refourguer une histoire sans intérêt. En effet, en plus du château fort, la vieille ville de Carcassonne tire aussi son épingle du jeu, tout comme les Carcassonnais eux-mêmes, le récit se déroulant pendant l’occupation nazie et rendant ainsi hommage aux résistants français qui se sont organisés à cette époque pour leur mener la vie dure.

Il est probable que les lecteurs ne connaissant pas bien les lieux n’aient pas une lecture aussi enjouée que ceux qui sauront reconnaître, page après page, tel ou tel recoin, tel ou tel quartier, telle ou telle maison. Il est évident également que hors de l’Aude, Joë Bousquet est poète moins connu que d’autres et que son personnage peut donc moins concerner, voire paraître un personnage inventé tant son destin et ses combats semblent décalés ; rapport à sa condition physique… Beaucoup donc n’en ressortiront peut-être qu’avec l’impression d’avoir lu une simple histoire d’amour impossible entre une jeune fille et un handicapé cloué à vie dans son lit, de nombreuses années son aîné.

Sachez néanmoins que tous les éléments choisis pour construire ce récit ne l’ont pas été au hasard… Il y a donc, bien sûr, les lieux (que l’Italien Luca Malisan s’est efforcé, et avec succès, de reproduire au mieux), il y a aussi le contexte historique et les situations qui en découlent… Il y a également dans la verve du poète conquis par l’image de Linette venue à son chevet un regard porté sur l’histoire de la cité de Carcassonne au Moyen-Âge, ainsi que les notions d’érudition et de poésie caractérisant Joë Bousquet à propos duquel ceux qui ne le connaissaient pas en sauront plus, y compris le fait que dans sa bibliographie, l’ouvrage Correspondance avec une jeune fille reprend des échanges épistolaires entre l’écrivain et une certaine Jacqueline (…Linette !). Ajoutez évidemment à cela un zeste de fiction pour rendre cohérentes les idées du scénariste Laurent-Frédéric Bollée, et vous comprendrez que plus qu’une simple bande dessinée dotée d’une couverture vendeuse, c’est une partie des trésors patrimonial et culturel qui sont à trouver dans Les amants de Carcassonne !
 

Par Sylvestre, le 15 juillet 2012

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