ÂGES PERDUS (LES)
La Terre des Meutes

Pour avoir participé à la désorganisation du cycle d’utilisation des forts et provoqué la destruction de la forteresse des Landes, Elaine a pris la fuite, poursuivie par une horde de tueurs. Suivant les conseils de son père Primus et accompagnée par deux de ses pairs, elle a atteint le littoral d’Anglia afin de franchir la Mer des Aigles à destination des côtes de la Terre des Meutes. Ayant perdu ses compagnons durant la traversée, elle se retrouve bientôt seule sur le nouveau territoire. Le danger n’est pas écarté pour autant. Prise à parti par des êtres sanguinaires, elle a la chance d’être secourue in extremis par Mara, une arpenteuse. Elaine lui explique les raisons de son périple, parchemins mystérieux à l’appui. C’est ainsi qu’elle se voit proposée par sa protectrice de partir à la rencontre de Tael Umar, le plus vieil arpenteur connu, qui pourrait éventuellement lui donner des explications sur ceux-ci. Pour cela, les jeunes femmes vont devoir marcher à travers des territoires dévastés durant l’Obscure et faire face à de très lourdes menaces en particulier les hommes-cerfs. Pourront-elles atteindre leur objectif ?

Par phibes, le 15 juin 2022

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Notre avis sur ÂGES PERDUS (LES) #2 – La Terre des Meutes

Lors du premier épisode, Jérôme Le Gris nous introduisait dans sa nouvelle uchronie postapocalyptique, au sein de laquelle les lointains descendants des survivants au déluge de météorites s’étaient organisés en clans et avaient adopté un rythme de vie bien réglé. Fort de ce cadre fantastique, les tragiques péripéties liées au mystère entretenu par Primus lançaient Elaine, sa fille, dans une fuite en avant en direction de l’énigmatique Terre des Meutes.

Avec ce deuxième volume, après de nouvelles mésaventures, l’héroïne est arrivée à destination. Mais la route pour découvrir les secrets de ce nouveau territoire est encore longue et nombreux sont les écueils qui vont se dresser sur son chemin. Aussi, même si on dérive vers d’autres cieux, la violence reste de mise. Jérôme Le Gris nous dresse à ce titre un nouveau tableau sauvage dans la lignée du précédent avec de nouvelles peuplades à rencontrer et pas des plus pacifiques.

Aussi, tout en nous donnant plus d’explications sur l’architecture sociétale d’Anglia et de la Terre des Meutes, le scénariste guide habilement et surement Elaine et Mara dans des pérégrinations ô combien dangereuses et évidemment ensanglantées. L’énergie qui s’en dégage exhale sur ce point un potentiel attractif toujours aussi puissant et joue avec notre envie d’en découvrir plus.

Il va de soi que ce sentiment est confirmé par le superbe dessin de Didier Poli qui, une fois encore, joue subtilement entre violence sauvage et éclat artistique. Son trait aiguisé permet de donner vie à une sauvagerie universelle impressionnante, grouillant de créatures atypiques qui peuvent se révéler dangereuses pour l’humanité. Il peut également faire preuve de beauté quand il s’attaque à l’animation de ses personnages humains (la belle guerrière Elaine, la superbe arpenteuse Mara en particulier). Pour s’en convaincre, il suffit d’admirer le travail qu’il réalise dans le cahier graphique en fin d’album.

Avec son lot de surprises, ce deuxième volet reste de fait un véritable plaisir de lecture. On attend la suite avec impatience.

Par Phibes, le 15 juin 2022

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