7 MERVEILLES (LES)
Le mausolée d’Halicarnasse – 350 av. J. C.

Lors de la guerre contre Rhodes et du siège de la capitale Halicarnasse par les rhodiens qui décima une très grande partie de l’armée royale de Carie, le satrape Mausole perd la vie. Agé de moins de 25 ans, ce dernier laisse pour héritière Artémise, sa grande sœur et épouse, qui, très affligée par sa disparition, décide d’ériger un gigantesque sanctuaire. Au mépris de son peuple très affaibli par la guerre contre Rhodes toujours pendante et sans se soucier de l’état financier déliquescent du royaume de Carie, Artémise se focalise, dans sa folie, sur l’œuvre architecturale qui doit renfermer les cendres du défunt et qu’elle baptise la Mère de toutes les tombes. Un soir de plein orage, un petit parti d’hommes masqués fait irruption dans le temple où se trouve provisoirement l’urne funéraire de Mausole et la vole. Un messager vient annoncer que l’urne sera restituée contre une très grosse somme d’argent équivalent au montant de l’ensemble du trésor royal. Ayant accepté de payer, Artémise envoie une petite escorte militaire commandée par Pigrete, accompagné de Kalista, sa confidente, livrer la rançon aux ravisseurs en la cité abandonnée de Mylasa. Leur mission va se révéler des plus dangereuses et, aux termes d’un long parcours sanglant, va mettre à jour un terrible secret.

Par phibes, le 9 juillet 2015

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Notre avis sur 7 MERVEILLES (LES) #6 – Le mausolée d’Halicarnasse – 350 av. J. C.

Fidèle au concept de sa saga, Luca Blengino vient pour la sixième nous offrir une histoire liée à l’une des sept merveilles du monde antique. Cette fois-ci, il se focalise sur le fameux mausolée d’Halicarnasse, tombeau monumental situé en Turquie et construit à la demande d’Artémise, veuve et sœur éplorée du gouverneur Mausole, par quatre architectes grecs un peu plus de 350 ans avant J.C..

Une nouvelle fois, l’artiste d’origine italienne nous livre un récit fictif qui a la particularité de trouver sa place dans l’Histoire antique. Toujours bien documenté sur le sujet (voir l’annexe de fin d’album), le scénariste permet de nouer autour du mausolée une intrigue qui, à n’en pas douter, se veut encore de qualité. Pour cela, il n’hésite pas à faire interagir de façon romancée l’esprit de Mausole (haut personnage de Carie dont le nom a été repris pour désigner un monument funéraire – mausolée), sa sœur et veuve Artémise, son frère Idrieus et sa sœur Ada, personnages historiques réels ayant succédé au dignitaire, avec d’autres créés de toutes pièces comme Pigrete et Kalista. Tout en explicitant de manière assez concrète le règne éphémère de la veuve éplorée, psychologiquement marquée (plusieurs fois sauvée de suicides, buvant à petites doses les cendres de son frère…), Luca Blengino imagine le vol de ce que la monarque chérissait de plus.

Aussi, au gré de cette histoire, le lecteur ne manquera pas de découvrir de bons rebondissements (dont le dernier se veut de taille), via une aventure périlleuse gérée de main de maître, transformée en mission désespérée et portée par un couple plein de charme, d’intégrité et de volonté. Il va de soi que cette nouvelle équipée s’assoit comme il se doit dans le sang, la folie et n’élude tout de même pas la surprise et une certaine émotion (voir le final).

Pour cette sixième évocation des monuments antiques, c’est Lionel Marty qui assure la mise en images. Fort du travail exécuté auparavant dans le diptyque Le rêve de Jérusalem ou dans Inca, l’artiste nous offre un dessin intéressant à la faveur des accents historiques bien développés. Malgré quelques petites imperfections au niveau des visages, son trait reste efficace et donne vie, de façon plutôt cohérente, aux aspirations scénaristiques de Luca Blengino.

Une aventure historique autour de l’une des sept merveilles mondiales qui reste de qualité et qui, déjà, nous ouvre les portes de la prochaine (la dernière) dédiée aux voisins rhodiens de la Carie et à son colosse.

Par Phibes, le 9 juillet 2015

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