7 MERVEILLES (LES)
Le colosse de Rhodes – 292 av. J.-C.

En 292 avant J.-C., après avoir essuyé une tentative d’invasion de la part de Démétrios Poliorcète le macédonien, la cité de Rhodes jouit depuis d’une quiétude bienfaisante, protégée par son emblématique gardien, le colosse de bois, de pierre et de bronze à l’effigie du dieu Hélios/Apollon. Amaryos, jeune médecin prometteur, œuvre au service du fortuné amiral Flégones et se prépare, pour le plus grand plaisir de ce dernier, à épouser sa fille Clymènes. Mais le praticien, s’il est épris de sa dulcinée, entretient en son for intérieur un autre projet que le fantôme de son père lui rappelle inlassablement. Son déplacement à Lindos et les menaces qu’il va y trouver vont, peut-être, lui permettre de faire exploser sa rancœur vis-à-vis de Flégones et même lui donner l’occasion de découvrir le secret enfermé au cœur du géant de pierre.

Par phibes, le 16 septembre 2015

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Notre avis sur 7 MERVEILLES (LES) #7 – Le colosse de Rhodes – 292 av. J.-C.

Dernière Merveille à être évoquée dans la série concept, le colosse de Rhodes, imposante statue érigée en l’honneur de la victoire sur l’assaillant macédonien Démétrios Poliorcète, se voit, à son tour, faire l’objet d’une aventure romancée. Sous le couvert de ce monument ancestral, le scénariste Luca Blengino nous livre une équipée qui a le privilège, encore une fois, de se caler dans l’Histoire du monde antique.

On ne pourra que saluer le travail documentaire indéniable de l’artiste pour asseoir les péripéties vécues par son personnage principal, le jeune médecin Amaryos, qui ne manqueront pas évidemment de tourner autour de la fameuse œuvre géante de Charès de Lindos. Fort de cette base solide qui entremêle réalité historique et fiction, le récit nous oriente dans une quête vengeresse portée par le praticien et qui a la particularité de se déclarer au travers d’une dualité psychologique captivante. A cet égard, Luca Blengino joue bien sur les deux tableaux et élabore une intrigue qui s’étale habilement sur la cinquantaine de planches. Pour cela, tout en faisant avancer son personnage vers sa destinée auprès de sa dulcinée, de son beau-père Flégones et de ses déplacements à Lindos, il nous éclaire via le fantôme de son père de sa motivation profonde. Aussi, la question se pose : va-t-il aller au bout de sa démarche revancharde et sacrifier son bel avenir tout tracé ?

Il n’en demeure pas moins que le récit tient la distance et nous permet d’appréhender des péripéties, très bien structurées, qui restent rebondissantes et convaincantes d’un bout à l’autre de l’album. De fait, entre les tergiversations intestines d’Amaryos et le secret sur le fameux colosse qui reste à découvrir, l’ennui n’est pas de mise, tant l’animation est au rendez-vous.

C’est Antonio Palma qui assure la partie graphique. Fidèle du scénariste puisqu’ils ont en commun le diptyque L’astrolabe de glace, le dessinateur nous ouvre un univers pictural qu’il maîtrise sans réel défaut, calé sur une recherche photographique très perceptible. Par cet abord réaliste, l’aventure prend des dispositions historiquement plus probantes et génère une consistance qui n’est pas pour déplaire.

Une épopée historico-fictive superbement menée sur une des 7 Merveilles du monde antique qui confère à l’ensemble de la série concept, de par sa qualité constante, un intérêt certain. A conseiller !

Par Phibes, le 16 septembre 2015

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