Les 3 fruits

Il était une fois un roi qui régnait depuis près de quarante ans sur son royaume. Tout se passait bien, la paix, l’allégresse… Cependant, l’idée de la mort commençait à l’obséder. Il fit venir ses trois plus grands savants, mais aucun d’eux ne put l’aider à résoudre son problème… Un jour, malgré tout, un mage étranger vint le voir et lui expliqua que pour devenir immortel il devait manger la chair de son fils le plus vaillant…

Par fredgri, le 2 février 2015

Publicité

Notre avis sur Les 3 fruits

Avec "Les 3 fruits" nous entrons dans un conte cruel qui se présente pourtant comme l’une de ces histoires que l’on pourrait trouver aux hasard d’un livre. L’univers qui nous est dépeint ici renvoie immanquablement aux contes des frères Grimm, un univers porteur d’une morale qui sert de lien pour tenir tout ses éléments…
Toutefois, Zidrou se joue assez adroitement de ces codes, surtout avec le personnage d’Estelle qui est d’abord prise pour une figure secondaire, invariable élément féminin condamnée à subir les aléas du destin, contre sa propre volonté. Mais progressivement, elle gagne en substance, en profondeur et grâce à elle le récit réussit à prendre à contre courant une trame narrative qui semblait suivre les multiples schémas rabâchés mille et une fois depuis des siècles. Alors même si les destins décrits par Zidrou ne manquent pas de cruauté, de cette part d’irrémédiabilité, il se dégage aussi un ton quelque peu ampoulé, qui convient parfaitement à l’écriture propre aux contes de ce très bel album qui se dévore littéralement d’un bout à l’autre !

Il faut dire que pour le seconder, le scénariste retrouve Hernandez Oriol avec qui il avait auparavant signé une histoire dans "Joyeuses nouvelles pour petits adultes et grands enfants", mais surtout le sublime one shot "La peau de l’ours"… Le jeune artiste transcende complètement le récit de Zidrou, avec des planches magnifiques qui jouent très subtilement avec les formes, les lumières, les flous. On entre doucement dans un monde aux teintes inquiétantes qui laissent deviner des drames empreint d’une certaine poésie nostalgique. On sent se dessiner les fantômes d’anciens chevaliers, d’un héritage valeureux qui essaye de revenir par le biais de ces silhouettes sombres qui traversent les fôréts, qui viennent affronter les dragons…

Zidrou et Oriol nous entraînent dans un voyage hypnotique que nous avons ensuite du mal à simplement laisser derrière nous !

Un très bel album quelque peu atypique qui se présente très vite comme l’une des plus belles découvertes de ce début d’année !

Très recommandé !

Par FredGri, le 2 février 2015

Publicité