LEO LODEN
Carmina burrata

Louis-Ulysse Loco, l’oncle un tantinet farfelu du détective Leo Loden, s’est entiché de la sémillante Nadia. Tout en faisant le joli-cœur, il a décidé d’accompagner sa dulcinée à l’opéra municipal qu’il découvre pour la première fois, pour assister à la pré-générale de Carmen revisitée par un réalisateur chilien original et dans laquelle sa fille Diane joue. Malheureusement, un incident se déclenche durant le spectacle blessant la cantatrice Garnacho. La répétition est arrêtée. Le lendemain, Leo Loden est appelé sur les lieux par la directrice de l’opéra et assiste à une conférence de presse pendant laquelle les journalistes apprennent que la jeune Diane va remplacer la diva. Rejoignant la directrice, le détective se voit missionné par celle-ci pour découvrir si l’incident qui s’est déroulé la veille est fortuit ou au contraire provoqué. Contre promesse d’une très belle rémunération, Leo Loden entame son enquête. Dès le départ, ce dernier découvre que la cantatrice Garnacho a beaucoup de détracteurs. Aussi, les recherches vont se révéler plus ardues que prévu.

Par phibes, le 1 septembre 2021

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Notre avis sur LEO LODEN #28 – Carmina burrata

Désormais seul à la barre après que Christophe Arleston ait lâché l’affaire, Loïc Nicoloff poursuit l’animation des aventures du plus grand détective que la cité phocéenne ait connu, Leo Loden. Grâce à cet épisode, le scénariste se permet de le plonger dans les arcanes d’un monument historique marseillais proche du Vieux-Port, l’Opéra municipal.

Dans un formalisme totalement éprouvé, cette nouvelle enquête reste dans le moule classique des affaires contemporaines contées précédemment. Portée par un héros toujours aussi instinctif, elle donne l’occasion à Loïc Nicoloff de refaire venir les personnages récurrents de la saga comme Loco et Marlène (et ses deux bambins) dans une équipée à travers la fameuse ville méditerranéenne qui a l’avantage de présenter une galerie de portraits particulièrement diversifiée. Aussi, on ne sera pas déçu de suivre notre enquêteur préféré dans une succession d’interrogatoires dont certains seront de nature à le lancer parfois sur des pistes stériles, et d’autres dans des circonvolutions un peu plus utiles, le tout vers une finalité à laquelle on ne pouvait s’attendre.

Il va de soi que l’intrigue de l’opéra reste de bonne qualité, tissée avec inspiration, bien fournie en pérégrinations et se nourrissant de bons moments ironiques (quelques clins d’œil à l’actualité en particulier). Evidemment, s’agissant d’une enquête policière « familiale », celle-ci ne peut occulter, eu égard à ses trois personnages clé, l’action que l’on pourra apprécier au travers de quelques courses-poursuite et échanges musclés.

Dessinateur de la première heure, Serge Carrère prouve indubitablement qu’il connaît son sujet sur le bout des doigts. L’artiste aligne ses vignettes comme d’autres tissent naturellement leur toile, d’un geste ô combien éprouvé, totalement libéré et plein de subtilité. On saluera la multitude des personnages réellement sympathiques qui animent ses planches ainsi que la représentation efficace de la ville de Marseille qu’il ne manque pas de croquer de temps à autres.

Carmina burrata se veut une cantate policière pour le moins rythmée composée par un tandem d’auteurs qui en connaît tous les accents (surtout celui de Marseille). Les fans seront ravis, peuchère !

Par Phibes, le 1 septembre 2021

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