Lennon

Dans sa résidence du Dakota Building à New York, John Lennon, ex-Beatles, a décidé de consulter sa voisine psychiatre. En effet, redoutant le bonheur tout récent qu’il vit auprès de sa partenaire Yoko, l’artiste ressent le besoin de faire le point, de déballer son parcours de manière à mieux appréhender cette plénitude toute nouvelle et de se libérer de tous ces mauvais moments d’antan qui ont profondément marqué son existence. Pour cela, il se doit de remonter jusqu’à sa petite enfance, où déjà les premières déchirures sont apparues provoquées par le désintéressement de ses parents, entre un père toujours en déplacement et une mère isolée très peu présente. Ce rejet parental conforté par une séparation prochaine introduit le futur leader des Beatles dans une destinée troublée, à la fois douloureuse et unique, portée certes par le sexe, l’alcool, la drogue mais aussi par une certaine illumination.

Par phibes, le 21 novembre 2015

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Notre avis sur Lennon

Sous le couvert des éditions Marabout, le scénariste très prolifique Eric Corbeyran que l’on ne présente plus s’accapare le roman biographique écrit en 2010 par David Foenkinos sur l’incommensurable leader des Beatles John Lennon et lui offre l’occasion d’être traité en bandes dessinées. Pour cela, il fait appel à son grand complice le dessinateur Horne pour l’appuyer dans cette évocation qui se veut à la fois originale, imagée et on ne peut plus didactique.

C’est donc dans le cadre de séances chez sa voisine psychiatre (dix-huit au total) que nous retrouvons le fameux artiste. Ce dernier, à un tournant de sa vie (nous sommes en 1975 au moment où sa compagne Yoko est enceinte de son deuxième fils et à cinq ans de son assassinat), a décidé de se livrer et de narrer sans retenue, naturellement, l’existence qu’il a vécue précédemment. A l’appui d’un discours à la première personne, John Lennon fait découvrir son univers tourmenté, faisant étalage de son passé douloureux, faisant état de ses manques de repères familiaux, de sa quête d’une certaine stabilité, de ses initiatives à l’origine de la création du groupe des Beatles, de ses errances, de ses débordements, de son génie, de ses aspirations, de ses engagements…

On pourra concéder sans ambiguïté que cette évocation intimiste que l’on pourrait comparer à une sorte de rédemption a de quoi marquer celui qui en est destinataire. Que l’on soit mélomane, fan de la première heure ou au contraire peu intéressé par la notoriété retentissante du créateur d’Imagine, il n’en demeure pas moins que l’on pourra rester scotché par ces confidences on ne peut plus dissolues qui cachent bien des souffrances. A force d’aveux et de bons nombres de repères, l’univers qui englobe la star se dessine plus clairement. Les confessions sont réellement très personnelles et ouvrent des portes peu engageantes pour son image. Aussi, on balance entre une certaine admiration (bien qu’il ne soit pas un modèle de stabilité) et une compassion évidente.

La mise en images d’Horne est des plus convaincantes et s’associe superbement, dans ses effets monochromes, à cette évocation biographique personnelle. Grâce à un jeu pictural assez osé (il donne la sensation de faire de nombreux copiés-collés) et des codes graphiques bien à propos, l’on pourra accorder que l’artiste réalise un travail réaliste très agréable et évidemment documenté.

Une très belle biographie honorifique qui ouvre pleinement l’intimité du fondateur des Beatles, John Lennon, décédé il y a 35 ans le 8 décembre 1980 et qui trouve plus que jamais un écho (via la chanson planétaire Imagine) dans la terrible actualité de ce mois de novembre.

Par Phibes, le 21 novembre 2015

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