LÉNA
Léna et les trois femmes

Pour se donner l’illusion de combler le vide qu’ont laissé dans sa vie ses irremplaçables mari et fils, Léna parcourt inlassablement des distances astronomiques en 4×4 dans les grandes étendues de l’Australie où elle s’est installée.

Mais Léna a eu beau choisir un pays du bout du monde pour se reconstruire, les services secrets qui l’ont jadis employée ont toujours su où la trouver pour lui proposer, à l’occasion, de nouvelles missions qu’elle a toujours refusées. Or cette fois-là, ce fut différent… Elle a dit oui.

Il était question d’infiltrer un réseau terroriste où, grâce à un passé qui lui a été inventé de toutes pièces pour pouvoir gagner la confiance de ceux qu’elle allait côtoyer, elle allait devoir coacher trois jeunes filles pour leur faire prendre leurs marques dans Paris où elles devraient mourir en martyres, en bombes humaines…
 

Par sylvestre, le 10 octobre 2009

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Notre avis sur LÉNA #2 – Léna et les trois femmes

On a un peu de mal à entrer dans l’histoire. Peut-être parce qu’on est dérangé de venir troubler Léna dans sa nouvelle vie. On a peine à croire qu’elle ait pu accepter cette nouvelle mission vers laquelle elle a été poussée de manière si improbable, du mal aussi à la suivre à nouveau, cette fois dans les rues de Tbilissi, la première étape de son circuit qui nous rappelait quelques trajets qu’on l’avait déjà vue faire. On a du mal à croire, enfin, que sur elle n’ont pas pesé plus de soupçons de la part de ceux qui l’ont accueillie dans leurs rangs, qu’elle ait pu berner son monde avec un discours de "sympathisante à la cause" et avec son parfait CV de chevalière du djihad…

Mais pourtant la sauce finit par prendre… Voir Léna s’occuper de filles promises à une mort violente, et la sentir prise en tenailles entre son rôle et ses sentiments est vraiment intéressant car c’est bien amené par les auteurs. Léna sait rester une femme qui a les pieds sur terre, qui a un cœur, et qui a de la suite dans les idées… Alors la tension s’invite peu à peu : malgré sa lucidité, Léna est bel et bien dans la gueule du loup… Jusqu’à l’issue, on ne sait donc pas à quoi s’attendre !

A l’arrivée, en fin de lecture, on reconsidère le démarrage un peu laborieux de l’album. Pour ne retenir que le meilleur, ce qui nous a fait douter ou vibrer avec Léna. Et pour reconnaître une fois de plus que le travail d’André Juillard, toujours aussi joli et précis, apporte beaucoup à la diversité des paysages, des gens et des sentiments qu’il a à dessiner.

On retrouve donc dans Léna et les trois femmes les qualités qu’on avait appréciées dans Le long voyage de Léna. Et on se dit donc que finalement, notre héroïne a bien fait de rempiler ! C’est une lecture vivement conseillée, et avec ce petit air d’actualité romancée qui fait mouche.
 

Par Sylvestre, le 10 octobre 2009

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