LÉNA
Léna dans le brasier

Léna est chargée de superviser l’organisation d’une conférence internationale qui doit résoudre des problèmes territoriaux au Moyen-Orient. Les sujets sont sensibles et rassemblent de hauts diplomates, dans un lieu secret très protégé au Québec. Mais les participants n’ont pas tous intérêt à ce que les tractations aboutissent…

Par legoffe, le 16 août 2020

Notre avis sur LÉNA #3 – Léna dans le brasier

Après deux albums faits de longs périples et de situations haletantes, Léna a trouvé un travail sans doute plus en phase avec elle-même. La voici plongée au coeur de la diplomatie internationale, veillant sur ses hôtes et orchestrant le quotidien de la conférence d’un œil aiguisé.

Ce nouvel épisode est donc assez inattendu. Pierre Christin n’a pas choisi la facilité en écrivant un huis-clos dont le sujet ne fait pas forcément rêver le plus grand nombre, malgré son importance. Mais alors, sur quoi l’auteur veut-il s’appuyer pour tenir le lecteur en haleine ? On imagine un crime, un événement inattendu qui bouscule la conférence…

Mais Christin choisit une voie bien plus subtile. S’appuyant sur le caractère très contrasté des personnages, il distille son intrigue au compte-goutte, laissant supposer qu’il va se passer quelque chose sans jamais pouvoir imaginer quoi. Et si le suspense ne consistait qu’à découvrir la conclusion des tractations internationales ? Et quel sera le rôle secret de Léna dans tout cela ?

Je ne m’étendrai pas, toutefois, sur les ressorts de l’intrigue, afin de ne pas risquer de dévoiler quoi que ce soit. Mais ces questions démontrent combien l’histoire prend son temps, se construisant progressivement autour d’événements ou d’échanges qui n’ont rien de trépidant au premier abord.

Et, pourtant, ça fonctionne très bien ! Nous prenons plaisir à pouvoir nous assoir sur les canapés feutrés de ce bel hôtel-chalet perdu dans la forêt québécoise, pour écouter ces diplomates défendre des points de vue ou faire leurs petits caprices. Cela pourrait relever du reportage, tant c’est réaliste, mais l’auteur glisse ça et là des éléments qui donnent au récit une dimension humaine et une dramaturgie qui en font une vraie histoire. L’ambiance est vraiment prenante, sans oublier le charisme et le charme indéniable de l’héroïne.

Par ailleurs, la BD s’appuie sur un autre atout majeur : l’incroyable beauté des planches d’André Juillard. Ce maître de la ligne claire nous en met, une fois de plus, plein la vue. Ses dessins sont superbes. Et que dire des choix de cadrage, qui viennent dynamiser l’ensemble. On rouvre le livre après lecture, juste pour le plaisir de regarder les pages, tant elles sont belles !

Partant d’un sujet difficile à traiter, les auteurs ont livré un très bon album. Une nouvelle démonstration de leur incroyable talent.

Par Legoffe, le 16 août 2020

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