LEGIO PATRIA NOSTRA
Main de bois

En avril 1862, le Capitaine Jean Danjou de la Légion Etrangère, dit Main de bois à cause de la prothèse qu’il arbore au bras gauche, accompagne le banquier Plantier jusqu’à la garnison de Sidi-Bel-Abbès. Une escouade de civils fait aussi partie du voyage, ces derniers étant destinés à intégrer le corps d’élite tels Evariste Berg et son ami Casimir Laï qui viennent de Perpignan. Celui-ci, particulièrement remonté pour avoir perdu son complice Dino et abandonné contre son gré sa dulcinée Zélie, finit par se heurter au massif Laï Wensel. Surpris par le Capitaine Danjou, les deux hommes se voient autorisés à régler leur différend à mains nues. Laï est méchamment amoché et arrivé à destination, fait un tour par l’infirmerie tandis que ses compagnons intègrent leurs chambrées. Toujours aussi inflexible, il est soigné par l’infirmière du camp qui n’hésite pas à lui faire des recommandations, en particulier de saisir l’opportunité de bénéficier d’une seconde chance en devenant légionnaire. Serait-il possible que malgré son sale caractère, Laï puisse devenir un soldat à part entière ? Et si, lors des évènements qui vont le conduire à partir pour le Mexique, il avait l’occasion de retrouver Zélie ?

Par phibes, le 2 juillet 2021

Notre avis sur LEGIO PATRIA NOSTRA #2 – Main de bois

Moins de deux ans après le premier volet, Jean-André Yerlès et Marc-Antoine Boidin reviennent pour nous conter la suite des péripéties vécues par Casimir Laï, le futur tambour de l’escouade de la Légion Etrangère commandée par le Capitaine Danjou au funeste destin. Reprenant le cours de leur histoire, les deux auteurs nous replongent dans la deuxième moitié du 19ème siècle au moment où l’indomptable Casimir s’apprête à abandonner sa vie civile répréhensible pour épouser le fameux corps expéditionnaire des képis blancs.

Cet album permet au scénariste de continuer à nous intéresser, tout en nous éclairant sur les traditions séculaires de la Légion (intégration d’étrangers de toute origine) et de son code d’honneur, au parcours de celui qui deviendra le seul rescapé de la bataille de Camerone. Pour l’instant, à la faveur de cet opus, l’on découvre l’enrôlement de celui-ci et son immersion dans un groupe de soldats entre les mains desquels il va devoir mettre sa vie.

Tout en bénéficiant d’un brin de romance et d’un fort accent d’aventure, le récit reste dans des dispositions solides qui ont l’avantage de reposer sur des faits authentiques. L’effort documentaire est des plus convaincants et nous permet de croiser des personnages hauts en couleurs tel le fameux Capitaine Danjou, avec son infirmité et son franc-parler, à l’origine de la pétition qui permit à son régiment d’étranger de partir batailler au Mexique. Le tout se décline dans une structure scénaristique éprouvée, emplie de rebondissements enthousiasmants, traduisant remarquablement l’ambiance très uniforme de ce corps d’armée promis à un entraînement à la dure et réglant ses problèmes internes sous son seul couvert.

Toujours aussi efficace est le dessin de Marc-Antoine Boidin. A la faveur d’une documentation inéluctable, l’artiste nous offre une partition graphique remarquablement bien huilée. Optant pour un trait réaliste et rigoureux, il nous offre une vision forte de la fameuse Légion Etrangère des années 1860, couverte par des panoramas de toute beauté et des personnages tout en caractère (voir le cahier documentaire en fin d’album).

Une deuxième partie historiquement détonante qui, une fois de plus, nous fait espérer la suite bien que l’on connaisse la fin tragique.

Par Phibes, le 2 juillet 2021

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