LEGIO PATRIA NOSTRA
Le tambour

En 1856, Casimir est un gamin qui, délaissé par sa mère prostituée, hante les rues de Lyon. Accompagné de son copain Dino, il ne manque de faire des mauvais coups. Lors de fortes intempéries, il décide de pénétrer par effraction dans une école de musique afin d’y voler un tambour. Les deux garnements tombent sur une bande de jeunes bourgeois qui les molestent durement. Nullement refroidis, Casimir et Dino poursuivent leurs méfaits les jours suivants tout en espérant des jours meilleurs. C’est en rentrant chez lui que Casimir est le témoin malheureux d’une bastonnade perpétrée sur sa mère. Emporté par l’émotion, il tue l’agresseur. Rejeté par sa mère, il s’enfuit, retrouve Dino et quitte Lyon avec ce dernier. Arrivés à Marseille, les deux gosses tentent de gagner de l’argent et tombent sur Le Maure, le sinistre parrain local. Plutôt que de les tuer, celui-ci les engagent dans sa bande de malfaiteurs. Les deux jeunes sont alors éduqués et contribuent vite à l’enrichissement de leur patron. Ils décident alors de le voler afin d’embarquer pour la Sardaigne. Mais les choses se passent mal. Casimir est obligé de fuir. Arrivé à Perpignan et à peine âgé de 20 ans, il rencontre Evariste qui finit par le faire engager dans la Légion Etrangère. Une nouvelle destinée s’offre à lui…

Par phibes, le 5 septembre 2019

Publicité

Notre avis sur LEGIO PATRIA NOSTRA #1 – Le tambour

Scénariste de courts et longs métrages – on lui doit entre autres le film Demain tout commence et la série télévisée Fais pas ci, fais pas ça…- Jean-André Yerlès fait une immersion dans l’univers de la bande dessinée à la faveur de cette série qui devrait compter cinq épisodes et qu’il initie via Le tambour. Pour ce faire, cet auteur niçois s’inspire carrément du passé militaire de son aïeul et également de la bataille de Camerone.

Choisissant délibérément l’un des légionnaires, Casimir Lai, qui s’illustra lors de ce haut fait de guerre contre les mexicains en 1863 (le 30 avril), le scénariste imagine le parcours de ce dernier. Ce premier volet est comme il se doit celui qui présente le personnage. Gamin des rues de la cité lyonnaise, l’on le découvre dans ses déambulations répréhensibles, en compagnie d’un autre larron, Dino.

Sous le couvert de la devise de la Légion et également, dès les premières planches , de la vision ensanglantée des combats de Camerone, l’histoire de Casimir se déroule conventionnellement, parfaitement huilée, ponctuée de drames, de meurtres et de fuite. L’évocation est pleinement stimulante grâce à la complicité des deux jeunes, associée bientôt à la rencontre de trois autres individus, le sinistre Maure, la jolie Zélie et le dandy Evariste. A partir d’une vision fictive sur la destinée de Casimir, Jean-André Yerlès fait l’effort de jouer la carte didactique en dévoilant surtout en deuxième partie de ce tome les traditions de ce corps d’armée, le code d’honneur inhérent à ce dernier.

Marc-Antoine Boidin n’est, lui aussi, nullement en reste pour ce qui est d’illustrer les la destinée de Casimir. D’un trait bien façonné au fil des œuvres à laquelle il a participé (Chéri Bibi, deux cycles de la Guerre des Sambre…), l’artiste demeure dans un semi-réalisme historique esthétique qui force l’envie de lire. Sous une colorisation très efficace, les dessins mettent en avant des décors bien inspirés et des personnages bien attachants.

Une ouverture menée tambour battant qui donne envie de voir la suite.

Par Phibes, le 5 septembre 2019

Publicité