Un léger bruit dans le moteur

Dans une petite et sinistre communauté villageoise isolée, située en bordure d’une route qui mène à la grande ville, un gamin se prépare à commettre le pire. En effet, persuadé d’avoir tué sa mère à sa naissance et après le terrible meurtre, un peu plus tard, de son frère, ce dernier a décidé de décimer tous ceux qui l’entourent. C’est ainsi que, se référant à un plan diaboliquement simple, le gamin égraine une à une les victimes sans soulever le moindre soupçon sur sa personne. Se pourrait-il que le passage d’un véhicule qui n’avait aucune raison apparente de s’arrêter puisse freiner les aspirations mortifères du gosse ?

 

Par phibes, le 7 août 2012

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Notre avis sur Un léger bruit dans le moteur

Tiré du roman éponyme de Jean-Luc Luciani, cette adaptation en bandes dessinées n’est certainement pas du genre à vous faire rêver mais plutôt à vous faire franchir les portes d’une histoire cauchemardesque et amère. Concoctée par Gaet’s (artiste sévissant essentiellement au sein de la Maison Petit à Petit) et Jonathan Munoz, cette fiction dramatique a la particularité de nous faire pénétrer dans un univers intimiste, celui d’un petit garçon qui, pour des raisons plutôt obscures, se transforme en tueur sauvage.

Structurée en 16 chapitres, l’histoire se déroule au gré d’une narration personnelle, basée sur les pensées « enfantines » destructrices du protagoniste principal dont on ne connaîtra pas le nom. A ce titre, on pourra être totalement être interloqué, dès les premières pages, par le mal être, par l’obsession pérenne et inébranlable de celui-ci à vouloir le mal, par sa manière à planifier froidement et également par la violence extrême de ses actes. Par ce biais, Gaet’s signe un découpage moderne, bien adapté, mêlant souvenirs et situations présentes, dans une ambiance psychotique pour le moins oppressante et noire. La folie meurtrière du gamin est palpable, dans un double jeu qui sans contestation donne froid dans le dos et qui, de par son aspiration incroyable, nous donne envie d’aller voir jusqu’où il peut sévir.

Jonathan Munoz réussit à planter un décor visuel superbement caractérisé et très explicite. Ce dessinateur campe avec habileté l’étrange atmosphère de ce village isolé grâce à l’usage averti d’une palette sobre, usant tantôt de l’ocre, tantôt du bleu nuit, avec un encrage appuyé et une recherche de relief très profitable. Ses personnages ont, pour leur part, une certaine présence, de par les mimiques croquées qui se rapprochent un tant soit peu de la caricature inquiétante. On retiendra les expressions sombres, le jeu double du jeune tueur, le regard perdu de Laurie…

Une adaptation dure et troublante, remarquablement restituée, qu’il conviendra d’éviter de laisser traîner entre de jeunes mains.

 

Par Phibes, le 7 août 2012

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