LEGENDE DU CHANGELING (LA)
Spring Heeled Jack

On avait laissé Srcubby en bien fâcheuse posture à la fin du tome précédent… Une fois sorti non sans dommages de la mine, la vie reprend doucement son cours jusqu’à ce qu’une nouvelle épreuve frappe une fois de plus le jeune enfant ami des fées. Heureusement qu’il peut compter sur ses compagnons d’infortunes Rob et le vieux "No More" et sur sa grande sœur Sheela, ainsi que sur le vieux du Wistman’s Wood pour le soutenir dans sa quête…

Par melville, le 27 mars 2010

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Notre avis sur LEGENDE DU CHANGELING (LA) #3 – Spring Heeled Jack

Fabuleux ! Voilà le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense à La légende du Changeling. Je suis ce que l’on pourrait appeler un très grand inconditionnel de cette série. Dès le premier tome paru maintenant il y a peu près deux ans, j’ai été totalement conquis par cet univers empreint d’une profonde magie et je n’ai désormais de cesse de voir mon enthousiasme croître à la lecture d’un nouveau tome, comme à la relecture des précédents. Et autant le dire tout de suite, ce troisième opus Spring Heeled Jack ne déroge en rien à la règle, bien au contraire !

On ne présente plus Pierre Dubois, le scénariste. Elficologue de renom, il connaît mieux que personne les secrets du petit peuple des fées et se propose avec La légende du Changeling de nous faire partager le temps d’une lecture un peu de son savoir… Et c’est à mon sens tout ce qui fait la force de cette série, cela et un autre point que je développerais juste après celui-ci. En bande dessinée, il existe un grand nombre de séries qui ont pour objet la Faerie celtique mais La légende du Changeling se démarque de toute cette production grâce au talent de conteur de Pierre Dubois et parce que ce dernier retourne à l’essence même de ces anciennes croyances pour nous offrir le loisir de découvrir qui étaient vraiment les Faeries auxquels les gens d’une autre époque croyaient sincèrement. Oui, c’est bien la sincérité de ce témoignage qui touche au plus profond la part d’enfance qui sommeille encore en nous, qui réveille cette faculté d’émerveillement devant la magie de l’irrationnel. L’autre point que je souhaitais également développer est le fait qu’a côté de la féerie cohabite dans un cruel contraste tous les paradoxes de l’époque victorienne à laquelle se déroule l’histoire. Epoque où le progrès technologique grandissait à mesure que le progrès social, lui, régressait, une époque où il ne faisait pas bon être pauvre et démuni ; y verra qui veut une inquiétante ressemblance avec notre société actuelle… La légende du Changeling est donc une histoire qui possède plusieurs niveaux de lecture. Le jeune lectorat sera sans nul doute sensible à la magie du conte et pourra prendre conscience au fur et à mesure du déroulement du récit que même dans un monde féerique, le chaos n’est jamais bien loin et saisi la moindre occasion pour resurgir de l’ombre dans lequel il est tapis. Et un lectorat plus aguerri, voir même bédéphile saura déceler toutes les subtilités savamment glissé ça et là par un vieux sage…

A mesure que l’histoire progresse, le récit se densifie et le mal n’a de cesse d’infliger au jeune Scrubby de nouvelles épreuves et c’est plus que jamais le cas dans ce troisième tome Spring Heeled Jack. Après la mort de son père puis de celle sa mère, c’est au tour d’une autre personne qui lui était cher de perdre la vie, sauvagement assassinée. Bien cruelle est l’enfance de ce jeune garçon ami des fées, cruelle parce qu’il doit surmonter de terribles adversités et cruelle parce qu’il découvre petit à petit l’amour et qu’il ne peut y accéder prisonnier d’un corps qui reste celui d’un enfant. Telle est la destinée de Scrubby le Changeling, il est né pour sauver le monde…
Dans ce tome on assiste à une monté en puissance du suspens avec l’arriver d’un nouvelle intrigue suivie de près part celle de nouveaux personnages. Plus on avance dans l’histoire et plus le mal semble gagner du terrain.

Après le scénario, il y a le dessin de Xavier Fourquemin : tout simplement superbe ! Son trait fin et plein de malice renferme une profonde expressivité dans le regard, les mimiques et les postures des personnages. Les décors sont travaillés avec minutie et rendent parfaitement aussi bien l’image des paysages bucoliques et enchanteurs des pleines verdoyantes anglaises que les ruelles glauques et lugubres des bas-fonds du Londres victoriens. Et il ne faut pas oublier la brillante mise en couleur de Scarlett Smulkowski qui épaule le dessin de Xavier Fourquemin et instaure les différentes ambiances, tantôt magiques et intimistes, tantôt sombres et angoissantes, qui émanent tour à tour tout au long de l’histoire.

Alors voilà, La légende du Changeling est pour moi une de mes bandes dessinées favorites et figure au panthéon des véritables petits bijoux du 9ème art. A lire et à relire et surtout à découvrir si ce n’est pas encore fait ! Laissez vous porter par la magie de ce conte signé Pierre Dubois et Xavier Fourquemin, laissez l’enfant qui sommeil en vous s’éveiller à nouveau le temps d’une lecture…

Par melville, le 27 mars 2010

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