LEGENDE DU CHANGELING (LA)
Le mal-venu

Dans la vieille lande sauvage du Dartwoor, un terrible drame se produit plongeant dans l’affliction la plus totale la famille humble des Jobson. En effet, leur plus jeune enfant a disparu sans laisser de trace. Mais quelques jours plus tard, un bébé est déposé devant leur maisonnée. Bien qu’il ne soit pas celui qui a été enlevé, il est toutefois adopté par cette dernière.

Scrubby grandit et, grand admirateur de dame nature, se révèle un actif coureur des bois. C’est lors d’un périple à proximité du wistman’s wood qu’il fait la connaissance d’un vieil ermite avec lequel il sympathise. Commence alors son apprentissage sur les us et coutumes d’un peuple visible que par les initiés.

La misère frappant sa famille, Scrubby doit avec cette dernière partir se réfugier à Londres pour trouver du travail. L’immersion en ce lieu de débauche et miséreux s’avère moins évident pour les parents Jobson que pour Scrubby lui-même. Une seule chose compte à ses yeux, celle de retrouver l’esprit de la forêt de wistman’s wood.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur LEGENDE DU CHANGELING (LA) #1 – Le mal-venu

On pourrait se laisser dire en feuilletant cet ouvrage que celui-ci vient agrémenter la longue liste des albums sortis sur le thème des légendes celtiques ("Les contes de Korrighan", "Les larmes de fées"…). Malgré tout, l’aventure est intéressante puisqu’elle se base sur le folklore anglais ayant trait au peuple de l’autre monde et plus particulièrement sur le rapt de nouveaux nés perpétrés par les fées pour y mettre à la place un de leurs leurres. Pierre Dubois, à qui ont doit entre autres trois grandes Encyclopédies sur les lutins, les fées et les elfes, confirme, avec "la légende du changeling" son talent de conteur du petit peuple.

La narration est doucereuse presque enfantine. Le ton employé est prévenant et également, malgré certaines scènes dramatiques, exaltant dû en grande partie à la nervosité du petit Scrubby, petit personnage plein de vigueur avide de connaissance. Celui-ci, au gré de ses divagations territoriales, nous met en contact avec des êtres atypiques dont le vieil ermite.

Pierre Dubois nous expose l’autre monde. En effet, grâce à l’initiation du petit personnage central, il décline les différentes peuplades que le commun des mortels ne peut voir. Par ailleurs, il évoque avec une certaine condescendance les origines d’un conflit qui a opposé les hommes aux petits êtres. Mais, tout n’est pas dit, se réservant quelques éléments pour le prochain épisode.

Xavier Fourquemin, qui est à l’origine du diptyque de "Miss Endicott", se replonge dans le Londres ancien, au temps où la misère étendait son aura sur nombre de petites gens. Son dessin est d’une fraîcheur très appréciable et conforte le fait que la féérie est son domaine de prédilection. La semi-réalité de ses personnages a un côté attirant et développe une sensibilité qui épaule à merveille le récit. Scrubby, en particulier, est débordant d’énergie et nous transporte grâce à sa jeunesse d’esprit et de geste.

Avec Scrubby, prenez le chemin d’une aventure enchantée qui vous entraînera aux portes d’un monde dont vous ne pouvez soupçonner l’existence. Un très beau conte.
 

Par Phibes, le 19 juin 2008

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