LEFRANC
Le scandale Arès (Edition Canal BD)

En juin 1940, de mystérieux avions français abattent plusieurs chars allemands, une victoire qui n’apparaît dans aucune archive, et qui laisse présager d’une hypothétique arme secrète à la technologie qui aurait pu changer le sort de la guerre.
Le journaliste Guy Lefranc décide, seize ans plus tard, de partir à la recherche de la mystérieuse carcasse finalement abattue par les Nazis. Mais rapidement, des obstacles se dressent devant lui !

Par v-degache, le 2 juin 2022

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Notre avis sur LEFRANC #33 TL – Le scandale Arès (Edition Canal BD)

Pour les 70 ans de la série créée par Jacques Martin, cette édition Canal BD du Tome 33 de Lefranc, tirée à 1 500 exemplaires, comprend 8 pages de croquis et de recherches, et se présente avec une couverture remaquettée du plus bel effet vintage, et un dos toilé rouge.

Roger Seiter reprend une histoire de Jacques Martin que ce dernier avait résumé en trois pages dactylographiées. Le titre original de Scandalor a été retoqué en Scandale Arès par le Comité Martin.
Notre journaliste, toujours en grande forme, part à la recherche d’un mystérieux avion français qui aurait abattu plusieurs chars nazis en 1940. Une potentielle arme secrète qui aurait pu être décisive lors de l’invasion allemande, et ainsi éviter la Débâcle, mais dont la révélation de l’existence dans la presse tendrait à démontrer la défaillance de l’Etat major français durant l’entre-deux-guerres, en n’ayant pas su anticiper le rôle décisif que prendrait l’aviation dans les prochains conflits. La fille du seul survivant de l’attaque, la belle allemande Marlène, tente de percer le secret, avec l’aide de Guy Lefranc. Rapidement notre héros se retrouve avec la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense dans les pattes !

On retrouve avec l’aviation un thème cher au créateur d’Alix, son père, Pierre Martin, ayant été un pilote émérite, affecté à la mythique escadrille des Cigognes, puis ayant participé à l’aventure de l’Aéropostale, avant de se tuer lors d’un vol sur un prototype d’autogire (un aéronef ressemblant à un hélicoptère) en 1932.
Les auteurs abordent également, et de manière habile, une France d’après-guerre où transparaît, malgré le mythe de la nation résistante, les rancœurs issues de la guerre, entre ceux qui ont résisté, et dont Charles Valmont, qui vient en aide à Lefranc, est l’incarnation, et ces hommes, ici le Commandant de gendarmerie Montignac, qui ont opté pour le pétainisme, sans toutefois basculer dans le collaborationnisme.
La Guerre froide n’est évidemment jamais très loin, que ce soit avec le personnage de la Berlinoise Marlène, qui redoute des prochaines limitations de déplacement dans sa ville occupée, ou avec une révolution hongroise qui gronde, face au grand frère soviétique !
Guy Lefranc incarne quant à lui toujours un journalise prêt à tout pour faire éclater la vérité !

Le scénario de R. Seiter est rythmé, ne laissant pas de place aux temps-morts, et le dessin de Régric est réussi, notamment dans les représentations aériennes, avec l’Arès, inspiré du Payen 22 créé avant-guerre par l’avionneur Nicolas Roland Payen, ou lors du flash-back sur la première guerre mondiale. Une petite tension sexuelle, est également délicatement insérée par les auteurs en quelques dessins et dialogues.

Cette 33ème aventure de Lefranc est une réussite, et cette édition spéciale Canal BD rend joliment hommage à l’anniversaire de la série !

Par V. DEGACHE, le 2 juin 2022

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